Somone — Le directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) a souligné vendredi l'urgence de trouver des solutions à la "hausse vertigineuse" des taux de fret, qui a un impact négatif sur le transport maritime.
"Il nous faut trouver des solutions concrètes à court, moyen et long terme pour faire face à cette hausse vertigineuse des taux de fret qui n'est pas prête de s'estomper et qui entraîne des répercussions négatives sur les économies africaines", a recommandé Abdoulaye Diop, à l'ouverture d'un séminaire de trois jours articulé autour du thème : "La hausse des taux de fret et leurs effets dans les économies en général".
Il voit cette rencontre comme "une impérieuse nécessité", le transport de marchandises par voie maritime constituant un maillon important du commerce international et de l'économie mondiale.
"Aujourd'hui, la libéralisation du trafic maritime a entrainé la disparition des conférences maritimes, qui a eu pour conséquences celle de la quasi-totalité des armements nationaux en Afrique de l'Ouest et du Centre, surtout", a-t-il déploré.
Abdoulaye Diop pense que cette hausse des coûts de fret est liée notamment à la survenue "brutale et violente" de la pandémie de Covid-19 et la persistance de la guerre en Ukraine.
"Face à cette augmentation exponentielle des taux de fret, déclare-t-il, il nous parait important pour l'Afrique de parler d'une seule et même voix, car malgré la part non négligeable des 80 % des échanges entre les autres continents, l'Afrique occupe une place dérisoire dans le transport maritime du fait de la faiblesse de ses armements, pour le peu qui en reste encore, incapables de concurrencer ceux des pays développés, des multinationales qui dictent de manière unilatérale leurs lois."
Souleymane Astou Diagne, expert en économie et consultant, souligne que cette rencontre initiée par le COSEC "vise à proposer des solutions visant à accroître la résilience et la capacité des chargeurs et l'ensemble des éléments de l'écosystème du transport maritime au Sénégal pour une meilleure compétitivité".
Il a rappelé que les emplois dans le secteur dépendent en partie du coût du fret, expliquant que lorsque celui-ci augmente les prix à la consommation augmentent aussi.
"On ne peut pas envisager une compétitivité si on ne maîtrise pas les taux de fret maritime, et aujourd'hui, l'inflation est le nerf de la guerre, car le pays qui maîtrise son taux d'inflation est celui qui pourra relancer son économie", a fait valoir l'expert.