Sept personnalités de la société civile burkinabè ont été condamnées, vendredi 7 juillet, à des peines de prison par le tribunal de grande instance de Ouagadougou. Dix prévenus comparaissaient depuis début juin, accusés d'avoir diffusé des messages audios sur les réseaux sociaux appelant à brûler la maison du Mogho Naaba, le chef traditionnel des Mossis.
Marcel Tankoano, figure de l'insurrection qui a renversé l'ancien président Blaise Compaoré en 2014, a écopé de la peine la plus lourde : quatre ans de prison ferme. Il avait été présenté par le procureur comme « le cerveau incontesté » de cette affaire, celui qui a « commandité l'enregistrement et le publication de fausses informations ». 30 mois de prison ferme également pour deux proches du CDP, le parti de Blaise Compaoré : Pascal Zaida et Abdoul Karim Baguian. Ils étaient accusés de provocation d'attroupement et mise en danger de la vie d'autrui.
Désiré Guinko, porte-parole du Front uni pour le Faso et chargé de mission de l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré, a quant à lui écopé d'une peine de 18 mois de prison ferme. Tous avaient été arrêtés début mai, lors d'une vague d'interpellations qui avait duré plusieurs jours.
Joint par RFI, Me Paul Kere, avocat de Marcel Tankoano et d'Abdoul Karim Baguian, a fait part de son incompréhension face à ce verdict. Il entend interjeter appel dans les jours à venir. Deux journalistes inculpés dans cette affaire, Lookman Sawadogo et Alain Traoré, ont été quant à eux relaxés « au bénéfice du doute », tout comme l'activiste Conombo Boukaré. Ils étaient accusés de « complicité pour non-dénonciation de délit ».
La condamnation de M. Abdoul Karim Baguian est une hérésie judiciaire
Burkina Faso: La condamnation de M. Abdoul Karim Baguian est une hérésie judiciaire
À lire aussiBurkina: prison ferme requise contre dix accusés du «projet d'incendie du palais du roi des Mossis»