Dakar — Le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a appelé samedi à passer davantage à l'action pour parvenir à l'élimination du paludisme en Afrique.
"Je voudrais vous dire qu'il est temps qu'on passe plus à l'action, parce que les résultats obtenus montrent que le palu est en train de stagner un peu partout en Afrique", a déclaré le docteur Doudou Sène.
Il prenait part au cinquième anniversaire de la campagne nationale "Zéro palu ! Je m'engage", menée par le ministère de la Santé et de l'Action sociale, Speak up africa et Path/Macepa.
"Au niveau du Sénégal et même au niveau de l'Afrique, les résultats que nous avons engrangés n'évoluent pas beaucoup. Ils sont très fragiles [du fait] d'autres facteurs exogènes comme la Covid 19", a-t-il expliqué.
Il a cependant fait état d"'un recul important du paludisme", tout en relevant que "la charge de morbidité reste encore très élevée". Il signale que "50 % des cas se retrouvent entre le Nigeria, le Mali, le Burkina Faso et pratiquement tous les pays de la sous-région". C'est d'après lui la preuve qu"'il y a encore beaucoup d'efforts à faire".
Selon le docteur Sène, il s'agit d'une maladie qui concerne l'Afrique. "Il est important que tous les fils du continent se mobilisent, pour que cette maladie puisse être un vieux souvenir", a-t-il lancé.
Il est aussi essentiel à son avis que toutes les composantes de la société, que ce soient les politiques, les religieux, la jeunesse, se mobilisent pour que le paludisme soit "un vieux souvenir". Il trouve "inadmissible qu'encore des enfants (...) meurent du paludisme". "C'est une maladie qui peut être prévenue et également qui peut être guérie", a-t-il fait valoir.
Selon Julio Rakotonirina, directeur de la santé et des affaires humanitaires de la commission de l'Union africaine (UA), en partant de l'objectif d'élimination du paludisme d'ici 2030, "il est essentiel de renforcer la sécurité sanitaire et la stabilité socio-économique".
"Nous sommes en train de promouvoir le recrutement de deux millions d'agents communautaires", a-t-il informé. Il a précisé que ces agents ne vont pas se limiter seulement à la vaccination, mais vont aussi élargir leurs interventions à la lutte contre le paludisme et d'autres luttes au niveau sanitaire.
Julio Rakotonirina juge qu'il est important que "nous investissions dans le capital de la jeunesse prometteuse en tant que moteur de changements en lui fournissant les connaissances nécessaires dans ce sens". "Nous pouvons mettre fin à cette maladie lorsque tout le monde se joint à la lutte contre le paludisme", a-t-il laissé entendre.
Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak up Africa, se dit pour sa part "très optimiste" quant aux chances du Sénégal de parvenir à éliminer le paludisme. "Je pense que nous nous donnons les moyens de pouvoir éliminer la maladie. Il est vrai qu'au sud, nous avons beaucoup de défis mais nous avons tous les outils dont nous avons besoin pour pouvoir éliminer le paludisme", a conclu Mme Djibo.