Sénégal: Macky Sall - 'Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral'

Dakar — Le président de la République, Macky Sall, soutient dans une interview accordée au journal Le Monde que "rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral" devant aboutir à l'organisation du scrutin présidentiel du 25 février 2024.

"En 2019 aussi, on disait que si certains candidats ne participaient pas à l'élection, ce serait le chaos. Pourtant, tout s'est bien passé. L'élection se tiendra et le peuple choisira son président. Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral", a-t-il soutenu.

"Non, je ne crains rien. Je dirige un pays, je ne me focalise pas sur un débat de personne. Si quelqu'un doit être arrêté, il doit l'être", a répondu M. Sall à la question du journal Le Monde de savoir s'il craignait ou pas qu'une arrestation de l'opposant Ousmane Sonko engendre de nouvelles violences dans le pays.

Pour rappel, M. Sonko a été condamné début juin à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse" au terme de son procès pour viol et menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr.

Jugé par contumace, il déclare n'avoir pas reçu une convocation de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar l'invitant à se présenter au procès.

"Oui. Certains appellent à l'insurrection, à prendre le pouvoir par des méthodes antidémocratiques pour saper les fondements de la République. Ce sont des dangers pour notre pays. Mais même si le Sénégal peut être secoué, comme tous les pays, il résistera pour continuer sa marche", a assuré Macky Sall.

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Il accuse par ailleurs La France insoumise, le parti politique de l'opposant français Jean-Luc Mélenchon, d'avoir "soutenu ces violences", celles survenues au Sénégal à la suite du procès d'Ousmane Sonko pour viol et menaces de mort. "C'est une ingérence inadmissible", a dénoncé Macky Sall.

"Nous n'accepterons pas d'entrer dans ce jeu de diversion"

"Quand des personnes attaquent des brigades pour prendre des armes, est-ce une manifestation démocratique ? Pourquoi détruire des mairies, des prisons, des tribunaux ? Quand des manifestants incendient des maisons, Amnesty International condamne-t-elle ces actes ? Quand on appelle la jeunesse à mourir, à se sacrifier, où est cette organisation ?" a dit le président de la République, concernant cette organisation de défense des droits de l'homme ayant dénoncé un "usage disproportionné" de la force publique contre des manifestants au Sénégal.

Macky Sall juge "ridicule" le dépôt d'une demande d'enquête pour "crimes contre l'humanité" auprès de la Cour pénale internationale, contre lui et d'autres personnalités sénégalaises, par Juan Branco, un avocat français d'Ousmane Sonko. "Nous n'accepterons pas d'entrer dans ce jeu de diversion", a-t-il ajouté à ce sujet.

"Cette personne aura mon soutien, celui du parti et de la coalition. On fera campagne pour lui", a-t-il dit, concernant le candidat - à l'élection présidentielle de 2024 - de son parti ou de la coalition qu'il dirige.

"Il est trop tôt pour répondre à cette question. Le mandat de M. Guterres court jusqu'en 2026. Attendons 2025", a répondu Macky Sall à la question de savoir s'il est intéressé par le poste de l'actuel secrétaire général des Nations unies, lorsqu'il quittera ses fonctions de chef d'Etat en 2024.

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