En République démocratique du Congo (RDC), comme ailleurs, les prix des produits de consommation courante ont augmenté ces dernières années. La guerre en Ukraine est un élément d'explication à cette inflation des prix, mais il n'est sûrement pas le seul et c'est ce qu'a voulu montrer l'Odep, l'Observatoire de la dépense publique en RDC. L'ONG a publié, ce week-end, son étude « Cherté de la vie et baisse du pouvoir d'achat de la population. »
Entre 2019 et le mois dernier - juin 2023 - le prix du sac de manioc a presque doublé. Même chose pour le haricot ou le charbon. Le sac de semoule, lui, a plus que doublé et le carton de poisson chinchard aussi.
Telles sont les constatations de l'Observatoire de la dépense publique, qui livre aussi son analyse : « La cause, selon cette association, c'est nous-mêmes Congolais. Nous ne produisons pas assez nous-mêmes pour notre consommation, pour notre sécurité alimentaire. »
L'Odep revient sur 63 années d'économie libérale et se livre à un cours d'histoire économique qui conclut à l' « échec du système néo-colonial » et du « modèle économique politiquement choisi par les différents régimes qui se sont succédé au Congo. »
L'Odep dénonce une économie nationale fondée sur l' « extraversion ». En clair, l'exportation de ses ressources, agricoles et minières notamment, au bénéfice de « la caste au pouvoir » ainsi que des « intermédiaires commerciaux » et au détriment de la population avec peu de création d'emplois et des salaires qui restent faibles.
L'ONG recommande donc de « construire une économie endogène pour gagner le combat de la deuxième indépendance », en mettant l'industrie au service de la productivité agricole ou encore en abandonnant la production de luxe pour favoriser le marché local.