En République démocratique du Congo (RDC), la réserve Ekolo ya Bonobo, l'unique réserve au monde de réintégration des bonobos, est à l'arrêt depuis des semaines dans le Nord-Ouest du pays. La raison : les violences perpétrées par des assaillants armés non encore identifiés à Basankusu, dans la province de l'Équateur là où se trouve la réserve. Un animal a même été abattu.
Cette espèce de primates, très protégée, ne se trouve qu'en RDC. L'ONG les « Amis des bonobos du Congo » qui co-dirige la réserve a exprimé, samedi 8 juillet, à Kinshasa, des inquiétudes tout en appelant au rétablissement rapide de l'ordre.
« Nous faisons face à des troubles importants, des violences, des incendies... nous déplorons notamment l'abattage intentionnel d'un bonobo qui est une espèce totalement protégée.
Le bonobo est une espèce particulièrement menacée du fait de sa répartition exclusive en RDC, dans une région ravagée par les guerres, la déforestation, l'exploitation du diamant et la chasse pour sa viande.
Nous disposons de très peu d'éléments pour comprendre cette crise, se désole Fanny Minesi, directrice générale de l'organisation environnementale, les « Amis des bonobos du Congo », au micro de notre correspondant, Pascal Mulegwa. Nous espérons que les enquêtes qui ont lieu actuellement vont nous permettre de comprendre qui sont ces gens et quelles sont leurs revendications, pour que nous puissions nous asseoir et qu'ensemble, dans le cadre du Comité de résolution des conflits qui est un organe propre à la réserve, et puissions résoudre, de manière pacifique, cette situation.
Mais en attendant, la situation sécuritaire est trop tendue pour permettre au personne de travailler, poursuit Fanny Minesi. « Nous avons réduit nos activités au minimum, toute notre attention est portée sur la gestion de cette situation. Je demande aux autorités, aux autorités coutumières aussi, de continuer leurs efforts pour qu'il y ait une issue pacifique.»