Ile Maurice: Crime - Anita Jolita, on a tué un ange

Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années... Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais...

La petite Marie Anita Konsita Jolita, deux ans et demi, décède le 3 juillet 2005 dans les conditions effroyables. Après que ce fait divers fait la une des journaux, le pays en entier est consterné. La fillette, habitante de Cite-Tôle, non loin de Mahébourg, connu comme une des poches de pauvreté de l'île est sauvagement violée, sodomisée puis tuée par deux bourreaux, âgés, eux, seulement de 14 et 19 ans au moment des faits. Il s'agit de Ludovic Prodigue et Jean Mervyn Roberto Lotoah. Le jour fatidique, le corps de la petite Marie Anita Jolita est retrouvé sans vie dans un marécage, non loin du lagon de Mare-La-Chaux.

Elle était nue et portait plusieurs blessures. L'autopsie pratiquée par Satish Boolell, médecin légiste de l'époque (voir photo) avait révélé que l'enfant est morte des «exsanguinations following perineal injuries» et qu'elle a été victime d'abus sexuels. «Crime odieux, crapuleux» avait alors scandé la population dans son ensemble. Elle était portée manquante depuis quelques jours avant que son corps ne soit retrouvé.

Ainsi comme le rapporte l'express du 6 juillet 2005, la mort de la petite Marie Anita Jolita n'est pas due à la noyade comme le laissaient présager certains, la petite a bel et bien été victime de sévices sexuels. Il est révélé que la petite fille avait de multiples blessures à la tête après avoir reçu plusieurs coups. «Elle a perdu tellement de sang au niveau du périnée et du cerveau qu'elle est morte», peut-on notamment lire.

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La police ne chôme pas...

Le même jour, soit le 6 juillet, la police passe à l'action en procédant à l'arrestation de deux suspects, il s'agit de Ludovic Prodigue et Jean Mervyn Roberto Lotoah. Ils passaient tous deux aux aveux et reconnaissaient avoir commis ce crime sordide. La nouvelle se répand alors comme une traînée de poudre et de nombreux villageois se massaient même devant le poste de police de Mahébourg. Les deux hommes sont inculpés et traduits en cours sous une charge provisoire de meurtre.

Jean Mervyn Roberto Lotoah donne même des informations précises à la police. Il avait expliqué expliqué que son ami Ludovic et lui ont aperçu la fillette lorsqu'ils sont passés près de Cité-Tôle, puis ils l'ont entraînée un peu plus loin où ils ont tous deux abusé sexuellement d'elle avant de la tuer. Lotoah était présent ce week-end là à Mare-la-Chaux pour une fête, une «confirmation», avait-il expliqué. Le 7 juillet les deux meurtriers procédaient à une reconstitution des faits où ils expliquaient avec des détails leurs itinéraires le jour fatidique. Jean Mervyn Roberto Lotoah est poursuivi pour viol et assassinat et Ludovic Prodigue sodomie et assassinat.

Un crime qui émeut...

Le 15 juillet 2005, plus de 2000 personnes répondent présentes pour une marche de solidarité à Mahébourg en mémoire de la petite Anita Jolita. Indira Seebun, ministre des Droits de la Femme d'alors y était aussi et avait souligné que l'état d'âme du public est positif. On ne pourra défaire cela mais il faut miser sur la prévention. Des artistes locaux, des chefs religieux, des forces vives et d'autres politiciens ont fait le déplacement. «L'acte abominable a été condamné», avait alors écrit l'express. La plupart de ceux qui ont participé à la marche, étaient munis de fleurs et rubans blancs, couleur de l'innocence et de la pureté que symbolisait la victime. Beaucoup de mères ont tenu à amener leurs enfants.

Sentence

Le couperet tombe en juin 2011. L'un des bourreaux d'Anita Jolita, Jean Mervyn Roberto Lotoah écope finalement de 30 ans de prison pour viol et 40 ans de prison pour tentative de meurtre en cour d'assises. Alors que Ludovic Prrodigue avait écopé de 26 ans de prison en octobre 2010 en cour d'assises. Il avait soutenu qu'il n'avait que 14 ans au moment des faits et qu'il était sous l'influence de Lotoah à ce moment-là, «mo diman exkiz.» Mais la juge Premila Balgobin avait soutenu que ce crime atroce avait été perpétré par un «sadique» et qu'il y avait le devoir de protéger la société.

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