Le gouvernement a lancé des distributions gratuites de milliers de tonnes de vivres à des paysans frappés par les mauvaises récoltes.
Ce sont 270,6 milliards de francs CFA soit plus de 412 millions d'euros qui seront injectés dans un programme de soutien aux populations vulnérables, selon Hadari Zeinabou Garba, membre du cabinet du Premier ministre.
Au total, les distributions de 42.900 tonnes de céréales, vont s'étaler jusqu'au mois d'août et devrait bénéficier à 1,5 million de personnes dans les huit régions du pays.
Les premières distributions ont débuté dans la région de Tillabéri (ouest), proche du Mali et du Burkina Faso.
L'ONU estime que 17% de la population du Niger aura besoin d'une assistance humanitaire cette année.
La malnutrition aiguë a touché en 2022 plus de 12% des enfants, un chiffre au dessus du seuil d'urgence de 10% fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Hamani Oumarou est le directeur du Laboratoire d'études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local à Niamey. Joint par la DW, il rappelle que la région des trois frontières subit les conséquences de l'insécurité dans le Sahel et beaucoup de personnes déplacées se retrouvent dans une situation très précaire.
Pays très sec de plus de 22 millions d'habitants, le Niger est souvent frappé par de graves crises alimentaires principalement dues à la sécheresse.
Mais depuis 2021, de nombreux paysans n'ont pas pu cultiver leurs champs à cause des assauts sanglants des jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), engendrant des chutes drastiques de la production céréalière.
Des ONG expliquent l'augmentation croissante de personnes nécessitant une assistance d'urgence par "des mouvements de populations" dans les régions de Tillabéri et Tahoua (ouest), de Diffa, dans le sud-est proche du Nigeria où sévissent Boko Haram et l'Etat islamique de la province ouest-africaine (ISWAP), puis de Maradi (centre-sud) affectée par les actions de bandits armés venus du Nigeria.
Au 30 juin, le Niger comptait 358.185 déplacés internes ayant fui les violences, d'après le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Niamey.