La première journée du Salon du service public délégué et de l'expertise locale organisé par Fraternité Matin et Expertise locale a été marquée par un panel inaugural sur le thème : « La sécurité sociale en Côte d'Ivoire : après 60 ans de progrès, le défi de la couverture universelle ».
Les politiques et avancées en matière de sécurité sociale portées par la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), la Caisse générale de retraite des agents de l'État (Cgrae) et la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) ont été passées au peigne fin par les trois panélistes invités.
Joël Koné, directeur des prestations de l'Ips-Cgrae, a indiqué que d'importantes réformes ont été entreprises au sein de sa structure.
Selon lui, la plus importante a été le rétablissement de la santé financière du régime géré par la Cgrae, notamment grâce à la mise en place de plusieurs améliorations qualitatives pour les assureurs sociaux. Il a également noté que la Cgrae, qui ne disposait initialement que d'un seul établissement, compte maintenant 12 agences à travers le pays.
Cette expansion est le résultat d'une politique audacieuse mise en place depuis 2015, visant à renforcer la proximité avec les assureurs sociaux et à faciliter les démarches pour recevoir les prestations.
Parmi les autres avancées, Joël Koné a cité la mise en oeuvre d'un régime complémentaire par capitalisation au profit des fonctionnaires et agents de l'État. Ce produit permet aujourd'hui aux assurés de bénéficier d'une retraite avec presque 100 % du salaire qu'ils percevaient en activité.
Philomène N'Dri Golly, directrice des prestations sociales à la Cnps a, à son tour, rappelé que la structure a également connu des difficultés. Ce qui a conduit le gouvernement à mettre en place des réformes paramétriques en 2012 pour rétablir sa santé financière. Suite à cela, la direction générale de la Cnps s'est fixée pour objectif de tout mettre en oeuvre pour éviter de revivre une situation pareille.
L'entreprise a donc décidé de diversifier ses sources de financement, qui dépendaient principalement des cotisations sociales des employeurs et des travailleurs salariés. Cette diversification consiste à investir les excédents afin de maintenir l'équilibre de l'institution et de ne plus recourir à des réformes paramétriques.
Selon Philomène N'Dri Golly, depuis 2019, la Cnps a pris en compte les travailleurs indépendants, alors qu'elle ne protégeait que les travailleurs salariés et assimilés. La directrice des prestations sociales a exhorté les travailleurs à se rapprocher de la Cnps pour s'assurer de leur situation. Elle a aussi indiqué que la Cnps couvre actuellement 900 000 travailleurs, avec pour objectif de porter ce nombre à 6 millions.
« L'un des principaux défis de notre institution est de maintenir la qualité de nos services en passant par la digitalisation. Nous souhaitons accéder aux informations utiles grâce à cette transformation », a conclu la représentante de la Cnps.
Maurice Aka, chef de service d'identification à la Cnam, a, quant à lui, déclaré que l'objectif de la Couverture maladie universelle est de permettre à tous les résidents d'avoir accès à des soins de qualité à moindre coût, pour seulement 1000 FCfa. Il se réjouit de cette initiative qui bénéficie à l'ensemble de la population.
C'est la première fois que nous avons une assurance unique qui vise toutes les couches sociales. Il souhaite résoudre les difficultés rencontrées lors de l'identification et de la délivrance des cartes, en particulier les problèmes survenant entre l'enrôlement et la distribution.
Pour remédier aux délais d'attente décourageants pour les adhérents, un nouveau système de délivrance des cartes a été annoncé. Désormais, les abonnés pourront recevoir leur carte en seulement 10 à 15 minutes après l'enrôlement.
Il souligne également que de nombreuses cartes ne sont pas retirées par la population. « Nous avons près de 900 000 cartes qui n'ont pas été récupérées ».
Le taux de prise en charge de la Cmu est de 70% pour le régime général. Concernant la nécessité de posséder une carte Cmu, il explique que l'État souhaite s'assurer que la population disposant d'un régime de base puisse accéder aux soins.