Madagascar: Filière lait - Des acteurs se sentent victimes du délestage permanent

Le lait qui est une filière touchée de plein fouet par les impacts de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 depuis ces dernières années, risque encore de... tourner.

Des acteurs opérant dans cette filière porteuse se plaignent qu'ils sont confrontés à différents problèmes ne leur permettant pas de développer convenablement leurs activités. Ils se sentent entre autres victimes du délestage permanent. A titre d'illustration, « le courant de la Jirama ne fonctionne que six heures dans la journée dans la commune de Soavina Atsimondrano. Nous devons ainsi dépenser au moins 80 000Ar par jour pour alimenter le groupe électrogène. Cela affecte la rentabilité des Micros, Petites et Moyennes Entreprises comme les nôtres, a soulevé Mbolatiana Lucien Razafindrainibe, un micro-entrepreneur rural détenant un point de vente de lait et de ses produits dérivés dénommé « Coin Lait 3e mi-temps » à Anosizato Andrefana.

Demande en recrudescence

D'aucuns reconnaissent que le lait est un produit facilement périssable. Son refroidissement inadéquat peut causer des effets néfastes non seulement pour les collecteurs mais aussi pour les transformateurs. Cependant, « la demande de lait et de ses produits dérivés est en nette recrudescence ces derniers temps. Toute notre production laitière est actuellement liquidée si auparavant nous avions un stock invendu d'environ 200 litres tous les matins au niveau de notre centre de collecte. Raison pour laquelle, nous avons procédé à une extension de nos activités en mettant en place un autre point de vente à Anosizato. Il est à rappeler que nous disposons d'une ferme d'élevage de vaches laitières. Nous collectons en même temps du lait auprès des éleveurs opérant aux alentours de notre site de production, voire dans le district d'Antananarivo Atsimondrano ainsi qu'auprès des éleveurs provenant de Fenoarivo, Ambohijoky, Ambohijafy et Imerintsiatosika. Cependant, leurs offres ne parviennent pas à satisfaire la demande de lait de qualité au niveau de nos points de vente puisque nous exploitons journalièrement entre 500 litres et 1 000 litres », a fait savoir cet opérateur.

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Abandon d'activité

En dépit de tout cela, il a avancé que plusieurs éleveurs de vaches laitières ont abandonné leurs activités et se sont convertis dans d'autres secteurs d'activité, faute de rentabilité. « C'est dû notamment à ce délestage permanent dans notre commune. La flambée incessante du prix du maïs qui va presque s'aligner au prix du riz, affecte notre coût de revient alors qu'on ne peut pas augmenter le prix du lait en raison de l'effritement du pouvoir d'achat de la population », d'après toujours les explications de Mbolatiana Lucien Razafindrainibe.

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