Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, lieutenant-général Constant Ndima, annonce la reprise des activités des services étatiques au poste frontalier de Bunagana dans les prochains jours.
Ces équipes seront escortées par la force régionale de l'EAC pour faire un état des lieux de leurs services et le transmettre à leur hiérarchie.
Dans une lettre signée le 5 juillet courant, adressée aux directeurs provinciaux des services affectés aux frontières, lieutenant-général Constant Ndima a demandé à ces responsables de prendre toutes les dispositions en vue d'une descente effective de leurs équipes à la frontière de Bunagana, sous l'escorte de l'EAC.
Sur place à Bunagana, environ 40% de la population ont regagné leurs domiciles, affirment plusieurs sources.
Cependant, en l'absence des autorités étatiques, de l'armée ou de la Police nationale congolaise, un comité local de 15 personnes désigné par les rebelles du M23, veillent sur les activités de la population et joue le rôle d'un tribunal coutumier.
En cas d'incident majeur, ce sont les responsables du M23 qui s'en occupent pour réprimer ou arrêter les individus.
Les sources locales ajoutent que dans la cité de Bunagana, la population est soumise à certaines mesures prises par les rebelles notamment les travaux communautaires obligatoires.
Chaque jeudi, toute la population doit effectuer le Salongo vers les campements des rebelles du M23 dans les collines.
Au poste frontalier de Bunagana, un agent du M23 fait le monitoring des mouvements des populations et fait payer tous ceux qui possèdent des colis.
Le montant varie entre 1000 et 2000 francs congolais, affirment nos sources.
Sur le plan sécuritaire, les rebelles du M23 se trouvent sur les collines surplombant la cité de Bunagana, notamment Tshanzu et Runyoni tandis que la Force régionale est concentrée à la frontière, à Tchengerero, à Kiwanja-Nyongera mais aussi à Mabenga. Celle-ci effectue également des patrouilles sur les axes et dans la cité de Bunagana.
Dans un communiqué datant de ce 8 juillet, le M23, soutenu par le Rwanda, déclare qu'elle considèrera comme acte de provocation, toute présence d'agents du gouvernement de Kinshasa sur l'étendue qu'il occupe et que leurs forces de sécurité ont été instruites de réprimer cette présence.