Cet endroit situé au quartier Yelwa est un melting-pot, siège des dépravations une fois la nuit tombée.
André T. -appelons-le ainsi- vient d'arriver pour la première fois à Garoua. Dès sa descente du bus, en provenance de la partie méridionale du pays, il stoppe un moto-taximan pour le conduire dans un coin chaud de la ville. Le conducteur de motocyclette l'amène tout droit à Yelwa, un quartier populeux de la ville de Garoua, où précisément se trouve l'endroit dit « Carrefour Fédéral ».
Malheureusement, son séjour à Garoua sera bref, parce qu'il va se faire dépouiller de tous ses biens à la fin de la soirée. Voilà une scène courante au lieu-dit « Carrefour Fédéral » de Yelwa. L'endroit, situé sur l'axe principal de cette route, est une sorte de carrefour de la joie, où pullulent de nombreuses ventes à emporter ainsi que des filles de joie. En journée, le couloir est dégagé, présentant une mine d'innocence. Mais, une fois la nuit tombée, jeunes et vieux s'y donnent rendez-vous. L'espace devient exigu, à tel point que les véhicules ont des difficultés à traverser cette rue. Sur les abords de cette voie, on peut observer des jeunes filles habillées de manière légère et s'offrant au premier venu. Mais, c'est également là que les larcins sont monnaie-courante.
Il est fortement déconseillé à un étranger de se promener seul dans le coin, et même de passer des coups de fil, parce qu'on a vite fait d'arracher son téléphone. Le phénomène est encore pire vers l'ancien cimetière situé non loin de là. A cet endroit précisément, les vols à l'arraché ne se comptent plus une fois la nuit tombée. Parfois, ce sont des malfrats qui sortent du cimetière pour commettre ces forfaits ou alors des bandits à bord de motocyclettes qui commettent ces exactions.
Même l'axe menant au petit marché de poisson de Yelwa est réputé risqué pour les piétons. Les bars américains, les bars-dancing ou les boîtes de nuit, nombreux dans le coin, sont également dangereux. Des personnes de moralité douteuse s'y cachent. Néanmoins, les forces de maintien de l'ordre et de sécurité font régulièrement des patrouilles de dissuasion dans ce secteur afin d'éloigner les personnes malintentionnées. A l'instar du « Carrefour Fédéral », d'autres coins similaires sont en train de voir le jour ces dernières années à Djamboutou au lieu-dit « Grillage bar », ou encore à Roumdé Adjia avec son « Axe-lourd » qui vient de renaître après les casses qu'il avait subies en 2018 lors des préparatifs de la CAN.