Le sursis accordé au président de l'assemblée provinciale de Kinshasa (APK) vient de s'épuiser. La plénière de lundi 10 juin sera de tous les enjeux. Ça passe ou ça casse pour Gode Mpoy sous le coup d'une motion de défiance initiée par le député provincial Mbonzi wa Mbonzi et 5 autres élus signataires. De bonnes sources nous apprenons que c'est peu probable que le speaker des élus provinciaux de Kinshasa réponde à ce rendez-vous pour présenter ses moyens de défense. Naturellement, s'en suivra le vote qui va le déchoir.
Attendu mercredi 5 juillet dernier, Godé Mpoy a brillé par son absence évoquant le repos intellectuel de 45 jours. Les auteurs de cette motion reprochent à Godé Mpoy l'abus de pouvoir, la diffamation et atteinte à l'honneur des députés provinciaux. Après examen et débat, les députés provinciaux ont voté à l'unanimité pour un délai de plus de 48 heures.
La motion contre Godé Mpoy intervient après un bras de fer qu'il a engagé contre le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila. Le chef de l'organe délibérant reprochait à l'autorité urbaine notamment, les arriérés des émoluments des députés provinciaux et la mauvaise gestion des finances de la capitale congolaise.
Les leçons de Godé Mpoy
C'est dans une correspondance que le premier d'entre les élus de Kinshasa a saisi en ces termes son institution : » Je vous informe, qu'à la suite de ma dernière consultation que j'ai faite en Afrique du Sud, il m'a été demandé d'observer un repos intellectuel de 45 jours avec activité physique régulière, comme vous pouvez le constater dans le rapport médical après ce repos ».
Cependant, tout en affirmant avoir pris bonne note de la motion de déchéance initiée contre lui, il a promis de se mettre à la disposition de la plénière après son repos et son prochain bilan de santé. Et de poursuivre : » En attendant la décision finale de mon médecin, vous continuerez d'assumer mon intérim ».
Il a par ailleurs rappelé à l'attention de ses collègues que l'assemblée provinciale de Kinshasa a déjà connu un cas pareil qui pourrait servir de jurisprudence à l'exemple de l'ancien ministre provincial des finances et économie qui s'était présenté devant les élus plusieurs mois après parce qu'étant dans une situation d'indisponibilité. Et de conclure que la démarche initiée par les députés provinciaux révèle tout simplement la vitalité de la démocratie au sein des institutions.
Pour rappel, une première motion de défiance avait été signée par 17 députés provinciaux de l'Union sacrée contre Godé Mpoy du FCC en avril 2021, il avait survécu après son rejet par 33 députés provinciaux sur les 36 votants.