Congo-Kinshasa: Katumbi, Matata et Sesanga proposent une issue acceptable par tous

Matata Ponyo, Premier Ministre de la RDC

Excepté Martin Fayulu, les 3 des 4 leaders de l'opposition, à savoir Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo et Delly Sesanga ont signé un mémorandum dans lequel ils proposent des solutions pour un processus électoral digne qui met tout le monde d'accord. Ayant constaté des failles à la base des consternations et certaines irrégularités du processus, ces opposants estiment qu'il faut, entre autres, un dialogue responsable qui met tout le monde d'accord.

Ils commencent par exiger la recomposition de la CENI et ce, dans le pur respect des droits des parties prenantes à désigner librement leurs représentants. Les 3 trois leaders déclarent que la CENI ne saurait assurer sa mission que si elle a la confiance des parties prenantes, «sinon un grain de contestation est déjà semé là».

Ils exigent aussi un nouvel audit du fichier existant par un cabinet international "dont l'expertise en la matière et l'indépendance sont avérées ; et ce, en présence des délégués des parties prenantes". «Il s'agit d'une question de crédibilité du processus. Les besoins de respect du calendrier ne sont pas à négliger : organiser des élections dans le respect des délais constitutionnels est voulu par tous; mais il faut des élections de bonne qualité. Il est possible de réaliser cet audit externe sans suspension des autres opérations inscrites au calendrier de la CENI, c'est-à-dire, concomitamment», signent-ils, sollicitant notamment l'implication de l'Union Européenne pour palier au problème lié au financement du processus.

Pour un dialogue...

Les 3 opposants évoquent également la nécessité d'un dialogue "responsable" pour tabler sur les aspects techniques du processus. «Différents aspects techniques peuvent être discutés et harmonisés dans un cadre de concertation/dialogue responsable. Établir et faire fonctionner un vrai cadre de concertation entre parties prenantes est d'une grande nécessité pour un monitoring régulier du processus électoral, à commencer par : Faire la lumière sur les matériels sensibles trouvés entre les mains des personnes non- autorisées, notamment lors des accidents de Tshikapa et de Kasumbalesa; Donner le nombre total des machines livrées par "Miru" Systems et leur déploiement dans les centres d'inscription, avec en appui la cartographie de toutes les aires opérationnelles et donner également le nombre des machines non déployées; Faire la lumière sur les informations ayant trait à une répartition préalable des quotas entre les autorités de l'Union Sacrée, les responsables de la CENI et d'autres personnalités du pouvoir garantissant des sièges d'élus aux prochaines élections», souhaitent les opposants.

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Ils exigent pareillement de «Revisiter la loi électorale dans ses dispositions controversées notamment, sur le mode de scrutin, la publication des résultats de vote partiels par bureau de vote et lever les équivoques de manière à rassurer tous les candidats; 5. Recomposer la Cour constitutionnelle dans le respect de la loi, en lui assurant toute son indépendance dans son rôle de Gardien suprême du respect de la Constitution et de la légalité en RDC ».

Des institutions "libres"

Les présidents de Ensemble, LGD et Envol souhaitent aussi la fin de "l'instrumentalisation" des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre les candidats de l'opposition à la Présidence de la République, arrestation des journalistes d'un camp politique ainsi que des arrestations et détentions "arbitraires" des collaborateurs des candidats Présidents de la République issus de l'opposition, tout en mettant fin aux restrictions de liberté de mouvements des candidats président.

Par ailleurs, le trio demande des assurances, avec l'appui de la MONUSCO et l'accompagnement des autres partenaires, que les élections se dérouleront sur toute l'étendue de la République.

Sinon, les opposants pensent que l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs a été "chaotique et s'est déroulée dans l'opacité la plus totale". Ils constatent également que d'autres opérations aussi importantes se sont déroulées sans respect des exigences en la matière ; notamment l'affichage des listes provisoires des électeurs, le contentieux des listes, le rapport de dé-doublonnage et l'audit externe du fichier électoral, n'ont pas été respectées.

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