Afrique Centrale: Drames sécuritaires et humanitaires à Basankusu - 'Les Amis des Bonobos du Congo' plaident pour une résolution pacifique des conflits avec les Communautés partenaires

Assiste-t-on en plein jour, au cœur du territoire de Basankusu, dans la province de l'Equateur, à une mutinerie communautaire dont l'explosion menacerait, tant soit peu, l'intégrité territoriale dans cette partie du pays ? Déjà, sur terrain, le danger s'observe et est suivi de près par les autorités provinciales interpellées. Pour les esprits avertis, il est crucial d'y remédier le plus tôt possible, précautions à portée de main, en vue d'écarter ce mal qui semble en gestation, aussi bien par la voie du dialogue que par celle d'une intervention armée en cas de nouvelles représailles. Donne à laquelle l'on ne se situe pas aux instants où ces écrits se griffonnent.

Donne nouvelle, mais sous contrôle

Touchée par ces désastres causés, début juin dernier, et impactant le fonctionnement de la Réserve Communautaire Ekolo ya Bonobo (RCEB), l'organisation « Les Amis des Bonobos du Congo (ABC) » ont vivement témoigné leur sympathie aux personnes et familles victimes de ces actes perpétrés par une minorité du groupement Ilonga Pôo. C'était lors d'une conférence de presse livrée samedi 8 juillet 2023, en son siège située à Limete Kingabwa, animée conjointement par Mme Fanny Minesi et M. Timothée Mukeng respectivement, Directrice Générale de l'ABC et Consultant juridique de l'organisation.

Prenant la parole, Fanny Minesi a décrit les dégâts matériels consécutifs aux barbaries orchestrés par cette fraction du groupement Ilonga Pôo, pourtant partenaire dans la gestion de la Réserve avec l'ABC. Notamment, elle a épinglé (i) l'incendie intentionnel de campements villageois et de ses installations, (ii) l'abattage délibéré d'un bonobo, espèce totalement protégée par la Loi, (iii) l'accès avec des armes dans la réserve, (iv) ainsi que des actes de rébellion contre les agents de l'ordre envoyés pour rétablir l'ordre et la paix dans la région.

%

Toutefois, devant la presse nationale et internationale, la DG de l'ABC a salué la tenue, jeudi 6 juillet dernier, dans la ville de Basankusu, de la première réunion post-violences du Comité de Résolution des Conflits composés de l'Administrateur du Territoire, des Communautés partenaires Ilonga Pôo, Baenga et Lisafa, des responsables de l'ABC élargie au Conseil de sécurité du Territoire.

Au cours de celle-ci, Fanny Minesi a souligné l'importante résolution levée consistant en une mission de bons offices dans les brefs délais du Secrétariat Technique du Comité de Résolution des Conflits accompagnée de l'évêché de Basankusu vers les délégués de la Communauté Ilonga Pôo dans la perspective de les convier à la prochaine réunion post-violences et les rassurer que dans l'intérêt de la paix, leur sécurité sera assurée.

S'agissant de la situation sur terrain, elle a signifié le déploiement des forces loyalistes pour la préservation de l'intégrité territoire dans les périmètres de la Réserve Communautaire Ekolo ya Bonobo (RCEB).

De Ilonga Pôo à une ramification incertaine ?

«Au début, les troubles semblaient être une protestation des membres du groupement Ilonga Pôo, l'une des communautés partenaires de la Réserve, dénonçant les conditions de leur partenariat avec l'ABC. Depuis 2008, le groupement Ilonga Pôo a accordé l'utilisation de l'aire protégée de forêts traditionnelles, qui représentaient environ 25% de la superficie actuelle de l'aire protégée. Cependant, les fauteurs de trouble ont également dirigé leur violence contre des campements et des membres du groupement Ilonga Pôo, ainsi que d'autres communautés partenaires dans la gestion de la Réserve, les groupements Baenga et Lisafa », a déclaré Fanny Minesi.

Résolution pacifique

Ponctuant son intervention, la DG de l'ABC, renchérie par les propos de Maître Mukeng, ont réitéré l'engagement de l'organisation à œuvrer aux côtés des autorités nationales, provinciales et territoriales, ainsi que des communautés locales et de toute la communauté de Basankusu pour une résolution rapide et pacifique de cette situation.

A cela, ils ont adjoint (i) le maintien du dialogue avec toutes les parties prenantes dans le but de rétablir la paix et l'entente entre les partenaires de la Réserve ; (ii) la pérennisation du partenariat avec l'Etat dans la conservation de la biodiversité en général et de l'espèce Bonobo, endémique à la RDC, en particulier ; (iii) le profond attachement aux valeurs de la conservation communautaires ; (iv) la reprise des activités de la Réserve pour la finalisation de la validation de son Plan d'Aménagement et de Gestion ainsi que la remise et l'inauguration officielle d'une école primaire récemment construire pour les communautés.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.