Bel exploit du Onze national U23 qui est parvenu, samedi au complexe sportif Moulay Abdellah de Rabat, à décrocher le titre de la CAN de cette catégorie aux dépens de la sélection égyptienne, tenante du titre, et ce après recours aux prolongations (2-1).
Une consécration amplement méritée pour cette jeune équipe qui a pu ajouter une autre ligne au palmarès du football marocain. Il s'agit là de la troisième Coupe d'Afrique des nations remportée par une sélection nationale, après le trophée de l'équipe A en 1976 et celui des juniors en 1997. Quant aux deux titres de CHAN gagnés par les locaux, ils relèvent beaucoup plus des sacres officieux à l'instar des victoires enregistrées dans des tournois régionaux.
Face à la sélection égyptienne, qui n'a pas encaissé le moindre but depuis le début de la compétition, ce n'était pas gagné d'avance. Les Pharaons ont entamé la partie pied au plancher, ne tardant pas à trouver la faille sur un contre conclu par un joli tir des 35 mètres de l'infortuné Mahmoud Saber. Car celui-ci allait juste après écoper d'un carton rouge suite à un jeu dangereux sur le capitaine de l'EN, Abdessamad Ezzalzouli, sacré d'ailleurs meilleur joueur du match.
Le Onze national a cherché à exploiter sa supériorité numérique en multipliant les assauts dans l'espoir de brûler la politesse à une arrière-garde égyptienne qui a tenu bon jusqu'à la 37ème mn, avant que Bilal El Khannouss sur un centre, ne trouve Yanis Begraoui qui a remis les pendules à l'heure.
Durant la seconde période, le score est resté inchangé et il a fallu disputer les prolongations pour voir enfin la team marocaine prendre le dessus à la 108è mn grâce à Oussama Targhaline, entré en cours de jeu.
A l'issue de ce match, ayant mobilisé plus de 5.000 policiers, le sélectionneur national, Issam Charaï, n'a pas manqué de féliciter ses joueurs qui se sont donnés à fond devant un redoutable adversaire, indiquant à ce propos, dans une déclaration relayée par la MAP, qu' « on savait que l'équipe égyptienne était coriace. C'est la championne en titre et elle n'a pas encaissé de but dans cette édition. A dix joueurs, on savait que ça sera difficile pour eux, mais qu'ils sont forts en contre-attaques ».
Concernant le plan de jeu, Issam Charaï a prôné la prudence, affirmant qu' « on avait déjà joué 120 minutes en demi-finale et certains joueurs avaient des problèmes physiques. Je ne voulais donc pas prendre beaucoup de risques et aligner tous les joueurs forts offensivement. C'était plus intelligent de continuer à construire, en s'infiltrant des flancs, pour chercher les joueurs forts en jeu de tête. Les balles arrêtées étaient également une solution envisageable ».
Bien entendu, le résultat escompté a suivi et c'est ce qui fait dire au coach national que « ça sera le début pour montrer aux joueurs qu'on est capable de réaliser des performances. Nous avons les talens, mais il faut y croire ». En ce qui concerne les JO, Issam Charaï a souligné qu' « on est les champions d'Afrique et nous devons être ambitieux, mais on va aller étape par étape ».
Quant au sélectionneur égyptien, Rogerio Micale, il a déclaré que « c'était un grand match, nous avons dominé le début de la partie et nous avons marqué un but. On devait ensuite fournir plus d'efforts après l'expulsion d'un de nos joueurs. Avec dix éléments, nous avons quand même créé le danger ».
A rappeler que le Onze national a réussi un sans-faute lors de cette 4ème CAN U23, dominant la phase de poules avec trois victoires de rang devant la Guinée (2-1), le Ghana (5-1) et le Congo (1-0). Au tour des demi-finales, les partenaires de Saibari ont eu raison de l'équipe du Mali après recours aux tirs au but (2-2, 4-3 t-a-b).
Après avoir raté la finale de la première édition de la CAN jouée au Maroc en 2011, remportée par le Gabon, la sélection marocaine n'a pas laissé filer l'occasion de se produire à la maison pour gagner ce titre et se qualifier aux Jeux olympiques de Paris 2024. Tout comme le finaliste malheureux, l'Egypte, ainsi que le Mali qui a terminé troisième après avoir battu (0-0, 4-3 t-a-b) la Guinée, qui pour décrocher le sésame olympique, devra disputer un match barrage face à une sélection du continent asiatique.
Il convient de rappeler que le football national compte déjà sept participations aux JO. C'était au cours des éditions de 1964 à Tokyo, de 1972 à Munich, 1984 à Los Angeles, 1992 à Barcelone, 2000 à Sydney, 2004 à Athènes et 2012 à Londres. La meilleure performance reste un quart de finale à Munich, pourvu qu'à Paris la prestation soit meilleure.