Afrique: Assainissement et hygiène de l'eau - Mettre en place une nouvelle politique pour contrer la recrudescence des maladies hydriques

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) ont publié, le week-end, un rapport conjoint pour attirer l'attention des gouvernements, des services d'hygiène et des sociétés en charge de la distribution d'eau dans les pays sur l'impact négatif du manque de cette denrée sur la santé de la population, surtout chez les femmes, les filles et les enfants.

Intitulé « Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène des ménages (WASH) 2000-2023 », le document des institutions onusiennes souligne que les femmes, les filles et les enfants sont les principales victimes de la crise de l'eau potable et de l'assainissement dans les foyers et les ménages.

« À l'échelle mondiale, les femmes sont plus susceptibles d'être chargées d'aller chercher de l'eau pour les ménages, tandis que les filles sont près de deux fois plus susceptibles que les garçons d'assumer cette responsabilité et de passer plus de temps à le faire chaque jour », ajoutent l'OMS et l'Unicef. Les deux agences précisent que ce rapport met un accent particulier sur le genre et fournit la première analyse approfondie des inégalités entre les sexes en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène. Elles indiquent également que les femmes et les filles ne se sentent pas en sécurité lorsqu'elles utilisent des toilettes à l'extérieur de leurs maisons et ressentent de manière disproportionnée l'impact du manque d'hygiène.

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Selon la directrice de Wash à l'Unicef, Cecilia Sharp, l'eau, les toilettes et le lavage des mains insalubres à la maison privent les filles de leur potentiel et compromettent leur bien-être. C'est pourquoi, répondre aux besoins des filles dans la conception et la mise en œuvre des programmes d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène est essentiel pour atteindre l'accès universel à l'eau, à l'assainissement et à la réalisation de l'égalité des sexes et de l'autonomisation.

Environ un milliard de personnes sans approvisionnement en eau potable

Selon cette expertise, dans le monde, environ un milliard de personnes vit dans des ménages sans approvisionnement en eau sur place. Les femmes et les filles âgées de 15 ans et plus sont principalement responsables de la collecte de l'eau dans ces ménages. Cependant, un demi-milliard de personnes partage encore des installations sanitaires avec d'autres ménages. Par exemple, les enquêtes récentes menées dans vingt-deux pays montrent que parmi les ménages disposant de toilettes partagées, les femmes et les filles sont plus susceptibles que les hommes et les garçons de ne pas se sentir en sécurité contre les maladies liées à une eau contaminée.

« Les services d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène inadéquats augmentent les risques pour la santé des femmes, des filles ainsi que des enfants et limitent leur capacité à gérer leurs règles en toute sécurité et en privé. Car, parmi les cinquante-et-un pays pour lesquels les données sont disponibles, les femmes et les adolescentes des ménages les plus pauvres et les personnes handicapées sont les plus ciblées de ne pas avoir d'endroit privé pour se laver et se changer », précise le rapport.

Le document conclut que pour atteindre l'Objectif de développement durable d'un accès universel à une eau potable, à un assainissement et à des services d'hygiène de base gérés en toute sécurité d'ici à 2030, il faudra multiplier par six les taux de progrès actuels pour une eau potable gérée en toute sécurité, une multiplication par cinq pour un assainissement géré en toute sécurité et une multiplication par trois pour les services d'hygiène de base.

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