Congo-Kinshasa: Agriculture - Un puissant levier de développement économique oublié

En 2021, le gouvernement de la République projetait de tripler la production agricole totale à 6 % de croissance annuelle jusqu'en 2025, contre un taux historique d'environ 2 %. Deux ans après, une telle performance est visiblement difficile à atteindre.

Pour attirer l'attention sur la viabilité d'autres secteurs productifs que les mines, le comité de gestion du Parc agro industriel de Dingila, à Buta, a adressé une invitation au Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, à se rendre sans délai dans la province du Bas-Uélé pour s'enquérir des avancées dans la production locale du coton, après la première récolte intervenue très récemment.

En effet, le 7 juillet, le cabinet du chef du gouvernement a connu une certaine effervescence dans la soirée, ce dernier ayant reçu en audience une délégation des représentants du Parc agro industriel de Dingila de Buta, une unité agricole spécialisée dans la production du coton. A l'ordre du jour, le soutien tant attendu de Kinshasa à d'autres secteurs que les mines du pays. Une rencontre placée sous le signe d'un rappel des engagements des autorités congolaises de tripler la production agricole totale sur une période de cinq années.

Le temps est d'autant plus crucial pour le Parc qui vient de réaliser sa première récolte de coton. « Nous sommes une société de culture de coton basée à Buta. Nous avons parlé avec le Premier ministre de notre besoin d'accompagnement », a expliqué à la presse la directrice générale adjointe de la société, Odiane Lokako.

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Sans tourner autour du pot, elle a sollicité le soutien et l'accompagnement de l'exécutif national dans plusieurs domaines liés à la filière du coton. La part belle faite au secteur minier depuis l'indépendance n'a pas permis de diversifier l'économie congolaise, qui reste à ce jour trop dépendante de son secteur minier.

Plus de 90 % des exportations nationales sont constituées des minerais stratégiques (cobalt, cuivre, etc.), alors que d'autres productions pourrissent à l'intérieur du pays. « C'est difficile, mais nous y arrivons. Parce que nous avons eu notre première récolte de coton. Nous invitons le Premier ministre à venir à Buta pour voir et soutenir aussi les femmes et les agriculteurs », a-t-elle ajouté.

L'importance du secteur agricole dans la diversification économique n'est plus à démontrer. « A côté du coton, nous sommes aussi dans l'agriculture vivrière. Nous sollicitons une intervention gouvernementale pour régler beaucoup de problèmes comme la route et le chemin de fer », a conclu la directrice générale adjointe.

Les infrastructures terrestres restent la priorité des priorités pour la capitale du Bas-Uélé totalement enclavée. Si aucune date fixe n'est pas encore arrêtée pour un éventuel déplacement de Jean-Michel Sama à Buta, on note par contre une totale adhésion au discours du numéro deux du comité de gestion du Parc. Pour la petite histoire, ce dernier est en activité depuis plus de sept ans et la capacité de production atteinte à ce stade ne dépasse pas les 1 000 tonnes. Au fil des années, cette unité a développé plusieurs activités essentielles pour la province du Bas-Uélé, notamment la collaboration avec les petits producteurs.

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