Dakar — La CEDEAO vient de relier les réseaux électriques de 14 de ses 15 pays membre, une initiative comportant de nombreux avantages pour eux, dont l'accès à "une énergie régulière et fiable à moindre coût", assure le directeur général de la Société nationale d'électricité du Sénégal (SENELEC), Pape Demba Bitièye.
Des "essais de synchronisation" des réseaux électriques interconnectés ont eu lieu samedi dernier, selon un communiqué de la SENELEC.
Cette "interconnexion" va garantir "l'amélioration substantielle de la stabilité du système électrique de tous les pays concernés", dont le Sénégal, a dit M. Bitèye dans une interview publiée lundi par le quotidien sénégalais L'Observateur.
"C'est un système qui permet de résister à certaines perturbations locales qui pourraient mettre en danger la stabilité de chacun des pays concernés, s'ils n'étaient pas connectés les uns aux autres", a-t-il souligné en expliquant au journal l'importance de cette décision des pays de la CEDEAO.
"Effectivement, cette interconnexion des réseaux électriques présente des avantages essentiels pour permettre un approvisionnement fiable et compétitif en électricité [...] L'interconnexion permet de partager les ressources de façon économiquement optimale [...] et de réduire les coûts de l'électricité", a assuré le directeur général de la SENELEC.
Pape Demba Bitèye a ajouté que "pour les citoyens des pays de la CEDEAO, le but ultime de cette intégration est de leur permettre de disposer d'une énergie régulière et fiable à moindre coût, avec une meilleure qualité de service".
"Les sociétés d'électricité pourront importer une énergie moins chère et en retour baisser leur coût de production et, conséquemment, le coût de cession kilowattheure au client final", a-t-il expliqué.
De l'avis du directeur général de la SENELEC, après la réalisation de ce projet, "on peut dire que le projet de Nkrumah (Kwame Nkrumah, défunt homme d'Etat ghanéen reconnu pour son projet de fédéralisme africain) se matérialise par un engagement sans commune mesure du président Macky Sall et de ses homologues de la sous-région".
"Désormais, la CEDEAO ne fait plus qu'un, du point de vue électrique", a déclaré M. Bitèye.
"Pour le Sénégal, a-t-il annoncé, notre ambition est de nous positionner en tant qu'exportateur dans ce marché sous-régional, avec les perspectives de l'utilisation du gaz local".