Addis Ababa — Les chefs d'État et de gouvernement du quatuor de pays de l'IGAD ont vivement exhorté les parties en présence au Soudan à mettre immédiatement fin à la violence et à signer un cessez-le-feu inconditionnel et indéfini par le biais d'un accord de cessation des hostilités.
Dans un communiqué transmis à l'agence de presse éthiopienne, le groupe des pays du Quartet de l'IGAD s'est dit préoccupé par l'escalade du conflit, les violations répétées des différents accords de cessez-le-feu et la propagation de la violence hors de Khartoum vers d'autres régions du Soudan.
Le groupe de pays du Quartet de l'IGAD a discuté en profondeur aujourd'hui à Addis-Abeba de la mise en oeuvre de la feuille de route de l'IGAD pour la paix en République du Soudan.
Le groupe de pays du Quartet est préoccupé par l'escalade du conflit, en particulier au Darfour et au Kordofan, où il prend des dimensions ethniques et religieuses, menaçant ainsi d'aggraver la polarisation dans le pays, indique le communiqué.
Le communiqué regrette que cette escalade soit le résultat d'une ingérence extérieure qui prolonge et exacerbe le conflit.
Le communiqué exprime également une profonde inquiétude quant à l'impact de la guerre en cours au Soudan qui, à ce jour, a tué des milliers de personnes et déplacé près de 3 millions de personnes, dont 2,2 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et près de 615 000 réfugiés qui ont traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins.
À cet égard, le groupe de pays du Quartet de l'IGAD a apprécié les États voisins du Soudan qui ont ouvert leurs frontières pour assurer la protection de nos frères et soeurs soudanais.
Il apprécie également l'Union africaine qui travaille en étroite coordination avec le Quartet de l'IGAD pour harmoniser les efforts en vue de la mise en oeuvre d'une feuille de route commune pour la résolution pacifique de la crise en République du Soudan.
Il souligne qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit en République du Soudan et, à cet égard, décide de mobiliser et de concentrer les efforts de toutes les parties prenantes en vue d'organiser une rencontre en tête-à-tête entre les dirigeants des parties belligérantes.
Soulignant le rôle central du peuple soudanais et notant son aspiration à un Soudan pacifique, démocratique et prospère, il s'engage à soutenir les mesures qui s'attaquent aux causes profondes de la crise dans la République du Soudan.
Le communiqué invite instamment tous les acteurs soudanais à s'engager dans un dialogue ouvert à tous et mené par les Soudanais en vue d'une paix durable ; à cet égard, l'IGAD, en coordination avec l'UA, entamera immédiatement un processus d'engagement civil qui permettra d'atteindre ces objectifs.
Il demande instamment aux parties de mettre immédiatement fin à la violence et de signer un cessez-le-feu inconditionnel et indéfini par le biais d'un accord de cessation des hostilités qui sera soutenu par un mécanisme efficace de mise en oeuvre et de suivi.
Préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire en République du Soudan, le Quartet de l'IGAD décide de prendre des mesures concrètes pour faciliter l'octroi d'une aide humanitaire immédiate à tous
les Soudanais touchés par le conflit, en mettant l'accent sur les populations vulnérables, en particulier les femmes, les enfants et les personnes vivant avec un handicap.
La réunion des chefs d'État et de gouvernement du groupe du quartet de l'IGAD était présidée par William Samoei Ruto, président de la République du Kenya : Abiy Ahmed, Premier ministre de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, Mahamoud Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères de la République de Djibouti, représentant le président de la République de Djibouti et président de l'IGAD, et Benjamin Bol Mel, envoyé spécial de la République du Soudan du Sud, représentant le président de la République du Sud-Soudan et vice-président de l'IGAD.
Le secrétaire exécutif de l'IGAD, Workneh Gebeyehu, ainsi que des représentants d'autres pays et d'organisations internationales, dont le commissaire de l'Union africaine (UN-OCHA), l'Union européenne, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni, ont également participé à la réunion.