Ile Maurice: Production sucrière| Hausse record de 52 % - Le prix ex-Syndicat pour la récolte 2022 finalisé à Rs 25 554 la tonne

En sus de la bonne conjoncture de la hausse du prix du sucre sur le marché mondial et une demande élevée, Maurice vise le marché européen où il a un accès hors taxe. Une aubaine en devenir pour l'importation de sucre local et pour le marché niche des sucres spéciaux, alors que la production sucrière en Europe est impactée par les conditions climatiques, le coût du gaz et que et le coût de production du sucre blanc de betterave a presque doublé.

Bonne nouvelle pour les planteurs et producteurs sucriers. Passant de Rs 8 686 en 2018, Rs 11 384 en 2019, Rs 14 062 en 2020, et Rs 16 765 en 2021, le prix ex-Syndicat, soit le revenu net de la vente de sucre, pour la récolte sucrière de 2022 a été finalisé à Rs 25 554 la tonne, représentant une hausse de 52 %. En y ajoutant les paiements pour la bagasse et la mélasse, les recettes de la canne dépasseraient les Rs 30 000 la tonne de sucre pour la récolte 2022.

«Comme pour toute denrée agricole, le cours sucrier mondial est volatil. Mais nous avons bénéficié d'une conjoncture exceptionnellement favorable pour le sucre mauricien. Actuellement, le prix du sucre sur le marché mondial est en hausse, la demande étant plus élevée que la production mondiale. Mais ce qui nous intéresse le plus, c'est le marché européen où nous avons un accès hors taxe sous les Accords de partenariat économique et où les prix ont substantiellement augmenté.

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La production sucrière en Europe a été affectée par des conditions climatiques défavorables, et une hausse importante du coût de l'énergie, surtout après l'invasion ukrainienne par la Russie. Ainsi le prix du sucre blanc européen de la betterave, tout comme pour les importations, a presque doublé, ce qui a rendu ce marché plus attrayant», explique Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Mauritius Sugar Syndicate.

En effet, selon l'International Sugar Organisation, la production mondiale de sucre prévue pour 2022- 2023 est de 177 millions de tonnes, tandis que la demande de consommation s'élève à 176,5 millions de tonnes, ce qui entraîne un excédent considérablement faible de 0,85 million de tonnes. En avril 2023, le prix du sucre blanc a atteint un niveau record de USD 730 par tonne, soit son plus haut niveau depuis 2011.

En ce qui concerne le marché européen, Maurice représente 6 % des importations de l'Union européenne au cours des huit premiers mois de la campagne de commercialisation en cours, donc de 2022-23, tandis que le Brésil reste le plus grand fournisseur, avec 34 % des importations européennes de sucre. Selon le Syndicat des sucres, en 2021, l'Europe représentait en 2021 environ 50 % de nos exportations en sucre blanc et roux, passant à plus de 80 % en 2022, compte tenu des prix plus élevés et donc favorables pour Maurice. En ce qui concerne les sucres spéciaux en particulier, la part de la destination européenne est passée de 50 % à 75 % pour la récolte 2022.

À quoi s'attendre pour la récolte de 2023 ?

«Pour la prochaine campagne de commercialisation, le marché mondial restera toujours favorable, avec une demande plus élevée que la production. On ne prévoit pas non plus une forte augmentation de la production en Europe, ce qui reste à notre avantage. Par conséquent, les prix de vente resteront soutenus. Cependant, notre capacité à fournir le marché sera réduite car les prévisions actuelles de production pour 2023 sont plus faibles. Néanmoins, les prix étant élevés, on s'attend à ce que le prix ex-Syndicat reste favorable.

Mais encore une fois, il s'agit d'un marché très fluctuant. J'encourage donc les producteurs de sucre et les planteurs à profiter de cette conjoncture exceptionnelle, avec des prix favorables pour réinvestir dans leurs plantations et améliorer l'efficacité grâce à la mécanisation, entre autres», explique Devesh Dukhira. Il ne faut pas oublier que le marché européen offre également des opportunités de «niche marketing» pour les sucres spéciaux mauriciens.

Compte tenu de la conjoncture favorable aux producteurs sucriers, il est donc opportun que les planteurs et producteurs Mauriciens s'organisent pour améliorer leurs prochaines productions, tout en réduisant leurs coûts de production, car finalement, King sugar est bien vivant !

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