La mise en oeuvre de la loi de finances est toujours suspendue au Kenya. La justice a refusé, ce lundi 10 juillet, de lever la mesure qui interdit au Trésor de mettre en oeuvre les nouvelles taxes - impopulaires - prévues par cette loi. L'affaire a été renvoyée devant la Cour suprême qui devra trancher.
C'est un revers pour le président Ruto et une petite victoire pour le sénateur, à l'origine de la plainte. Ce dernier affirme que loi de finances promulguée, il y a 15 jours, par le président kényan n'est pas conforme à la Constitution, la procédure parlementaire n'ayant pas été, selon lui, respectée.
À ce stade, la justice n'a pas encore tranché cette question mais ce lundi, le juge a estimé que les problèmes soulevés par le sénateur dans sa plainte étaient « substantiels », assez en tout cas pour justifier de renvoyer l'affaire devant la Cour suprême et maintenir la suspension de la loi.
Le trésor kényan a eu beau argumenter et expliquer notamment à quel point la suspension de la loi de finances risquait d'entraver l'action du gouvernement, cela n'a pas convaincu.
Tous les yeux sont donc désormais tournés vers la présidente de la Cour suprême qui devra trancher dans un contexte délicat.
En effet, cette loi de finances qui instaure d'importantes hausses de taxes est très impopulaire et l'opposant Raila Odinga tente de capitaliser politiquement sur le rejet qu'elle suscite au sein de la population. Il appelle de nouveau les Kényans à sortir dans les rues, mercredi 12 juillet, pour demander son abrogation.