Tunis — La coopération tuniso-maltaise dans les domaines des énergies renouvelables, de l'enseignement supérieur et du tourisme, ont été au centre d'une rencontre, lundi, au palais de Carthage, entre le président de la République, Kais Saïed et le Premier ministre maltais, Robert Abela.
Les deux parties ont saisi l'occasion pour soulever la délicate question des moyens de lutter contre le phénomène de la migration irrégulière, selon un communiqué de la présidence.
A cette occasion, le président Saïed a estimé que le phénomène de la migration irrégulière n'est autre qu'une opération de déplacement « ordonné et planifié », soulignant que de l'aveu de certains migrants interrogés, hier, dimanche, leur départ n'était pas un choix délibéré mais une opération forcée.
Le chef de l'Etat a ajouté à ce propos que plusieurs preuves laissent entrevoir que ces flux massifs de migrants irréguliers ne sont pas fortuits mais plutôt le pur produit d'une organisation criminelle qui cherche à déstabiliser la Tunisie.
Le président Saïed a saisi l'occasion pour pointer du doigt des « réseaux criminels » opérant activement dans la traite des personnes et le trafic d'organes, au sud du Sahara comme au nord de la Méditerranée, appelant toutes les parties concernées à conjuguer les efforts en vue de démanteler ces réseaux et à favoriser le retour de ces déplacés vers leur pays d'origine à travers la création d'opportunités d'emploi.
Le chef de l'Etat n'a pas manqué l'occasion pour réitérer sa position claire sur l'impératif de mettre sur pied une approche qui appréhende le phénomène de la migration irrégulière en amont et non en aval.
Pour le président Saïed, une approche exclusivement sécuritaire, par essence tronquée et étriquée, ne peut en aucun cas changer la donne.
Il importe, a-t-il précisé, de s'attaquer aux origines, aux sources et aux causes du problème et non aux potentielles conséquences et retombées qui en découlent.
Bien plus, poursuit le chef de l'Etat, il incombe aux différentes parties concernées d'opérer dans le cadre d'une action éminemment collective, rappelant que la Tunisie avait appelé deux semaines auparavant à l'organisation d'une réunion de haut niveau pour discuter sérieusement de la question migratoire et partant, d'y apporter des solutions efficaces.
Contrairement à d'autres pays qui étaient peu cléments et tolérants envers ces migrants irréguliers, notre pays a accompli au mieux son devoir humanitaire lors de cette crise, a fait savoir le président Saïed, rappelant à ce titre les généreux et incommensurables efforts déployés par le Croissant-Rouge tunisien, l'armée nationale et les forces sécuritaires.
Le chef de l'Etat a par ailleurs vilipendé des organisations humanitaires aux « bras ballants » qui se sont contentées de jouer le rôle du simple spectateur au lieu de prêter main-forte aux migrants irréguliers, conformément à la vocation qui est la sienne.
En cette rude épreuve, la Tunisie a donné une leçon de morale au monde entier dans le secours et l'accampagnement de déplacés et migrants irréguliers, a souligné le président Saïed, réaffirmant que la Tunisie n'acceptera plus jamais d'être en contrepartie « une victime ».
Notre pays est résolu à faire face aux incessantes tentatives visant à faire passer un quelconque projet d'implantation de ces migrants que certains osent en parler au grand public.
Néanmoins, on ne va accepter que ceux qui se trouvent sur notre sol dans une situation régulière conformément à notre législation nationale, a précisé encore le président Saïed.
Pour le président de la République, l'élan de solidarité des Tunisiens, hommes et femmes, est un témoignage éloquent et un fort démenti des fausses allégations et prétentions montées de toutes pièces, colportées par certains milieux .
Ceux-ci, au lieu d'épauler les efforts du peuple Tunisien, ils se sont empressés à nous taxer de fausses allégations de «racisme », a vivement dénoncé le président Saïed.
Volet coopération, la rencontre a permis de passer en revue les relations historiques d'amitié entre les peuples tunisien et maltais.
A ce titre, le chef de l'Etat a évoqué plusieurs étapes-phares marquant ces relations, rappelant à ce propos le nombre important des maltais établis en Tunisie au cours des deux derniers siècles.