Azali Assoumani a rencontré la presse, quelques jours après la fête de l'indépendance, pour faire le bilan de ses 100 premiers jours à la tête de l'Union africaine. Au cours de cette conférence, divers sujets ont été évoqués, dont l'opération « Wuambushu », menée par la France à Mayotte pour reconduire les personnes jugées en situation irrégulière sur l'île, détruire les bidonvilles et lutter contre la criminalité dans l'archipel.
Les expulsions devaient concerner 10 000 personnes. Mais près de trois mois après le lancement de l'opération « Wuambushu », les reconduites se font au compte-goutte, très loin du chiffre initialement avancé. Une situation saluée par Azali Assoumani, qui appelle la France à ses responsabilités :
« On a condamné l'opération. Vous avez vu que la médiatisation et la pression misent autour de cette affaire n'ont pas été les mêmes sur le terrain. L'intérêt de la France dans cette zone est que notre pays ne sombre pas et soit dans la paix. Parce qu'avant d'être à Mayotte où ils sont contestés, ils sont à La Réunion où personne ne remet en cause leur présence sur l'île. La France est une puissance régionale et la paix dans cette région lui revient. »
« Je privilégie le dialogue »
Dans le même temps, pour Azali Assoumani, les Comores ont l'obligation de privilégier le dialogue et de parvenir à un accord avec la France :
« Il est dans notre intérêt de nous entendre avec les Mahorais et de discuter avec la France. Vous avez pu constater que Bob Denard, par exemple, est toujours parti de Mayotte pour assassiner les présidents comoriens. Nous avons donc deux options : le dialogue ou l'affrontement. Mais je ne dispose pas de la force nécessaire pour affronter la France. Je privilégie le dialogue, et vous avez pu constater que cela a porté ses fruits, car la pression de l'opération "Wuambushu" est retombée. J'espère que nous pourrons mener ces négociations à leur terme. »
Aux yeux d'une majorité de la population, les autorités comoriennes ont cédé en acceptant le retour des refoulés de Mayotte. Mais pour les autorités, il s'agit d'un retour volontaire dans leur pays.