Madagascar: Arriérés de vacation au baccalauréat - Surveillants et correcteurs haussent le ton

L'on se demande où sont passés les 750 000 000 Ariary que l'État devait transférer à l'Université d'Antananarivo afin que celle-ci puisse régler la deuxième tranche des vacations au baccalauréat de l'année 2021. Les vacataires affirment vouloir prendre des mesures si les paiements ne se font toujours pas.

« Chaque année, avant les sessions de l'examen du baccalauréat, on réclame toujours nos droits et on somme toujours l'État, via les autorités compétentes, de respecter sa part de responsabilité. Tous les ans, c'est toujours comme cela que l'on fonctionne », a lancé avec amertume Jean Patrick, surveillant au baccalauréat dans un média audiovisuel local.

Propos qui témoignent également d'un manque certain de sérieux des responsables auprès de l'administration publique et de surcroît, d'une négligence manifeste vis-à-vis des agents qui font en sorte que les sessions du baccalauréat se déroulent sans encombre. À en croire Jean Patrick, aucune explication tangible n'est donnée par les autorités compétentes pour expliquer la situation. « Si nous nous rendons à l'Université d'Antananarivo, on nous demande de voir auprès de la Cisco. Lorsque nous nous sommes rapprochés de celle-ci, on nous a notifié qu'il fallait attendre un appel de l'université » déplore-t-il.

Menace

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Face à la situation, les vacataires annoncent qu'ils vont agir. « Nous avons décidé de respecter le silence pendant un certains temps puisque nous nous sommes dits qu'il ne fallait pas prendre les candidats à ces examens en otage. Actuellement, nous avons décidé de prendre des mesures », peste Jean Patrick. L'annonce faite par les correcteurs et surveillants renvoie aux faits observés pendant les sessions du baccalauréat de l'année passée (2022). En effet, des surveillants ont décidé de ne pas se présenter auprès des centres d'examens de la capitale à cause du non-paiement de leur vacation des sessions de l'année 2021.

Situation qui a forcé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à perquisitionner certains de ses agents. Si la décision du ministère a été mal vue par les agents concernés, elle risque d'être reprise cette année si les paiements ne se font toujours pas. Il conviendrait également de noter que ce n'est pas la première fois que les agents concernés par le retard de paiement de leurs vacations interpellent les autorités responsables à résoudre ce problème.

Passe d'armes

Le discours du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait savoir que les transferts de subvention relatifs au paiement des vacations au baccalauréat 2021 ont tous été effectués. Le ministère a, d'ailleurs, publié sur sa page Facebook un document relatif à ces transferts. Tout en avançant que l'argent se trouvait déjà auprès des universités, mais certaines d'entre elles n'auraient pas encore procédé au paiement des indemnités des vacataires. Ce que l'Université d'Antananarivo réfute.

L'établissement base ses explications en se référant à l'avis de crédit relatif N°149/720 dont l'objet du mandat est le « versement d'une subvention destinée au paiement des vacations au baccalauréat 2021 (première tranche) de l'Université d'Antananarivo ». Pour l'établissement, « Il y a effectivement eu le versement d'une somme de 1 milliard 143 millions d'ariary auprès de l'agence comptable de l'Université d'Antananarivo. Mais comme l'avis de crédit a stipulé le versement de la première tranche, l'université a utilisé cet argent comme il faut ».

Les documents publiés et partagés par les deux parties font savoir que les montants des vacations destinés à l'Université d'Antananarivo pour l'année 2021 étaient de 2 842 401 000 Ariary. Il resterait à payer les 750 000 000 Ariary. Sommes qui n'auraient jamais été virées auprès de l'agence comptable de l'Université d'Antananarivo, selon toujours les explications. La question de savoir où est passé cet argent, est alors légitime en cette ère du « fanjakana tsara tantana ».

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