C'EST L'AUTRE face de la "Mbappe-mania "dont manifestement on était loin d'imaginer l'ampleur, qui s’est emparée du Cameroun, et qui a été révélée au monde pendant le séjour que Kylian vient de faire dans le pays d'origine de son père. Un périple qui a pris les allures d'un marathon couru comme un cent mètres en trois jours seulement.
Une course de vitesse éreintante effectuée pendant 11 heures de vol entre New York et Yaoundé, où il a été l'hôte d'une classe politique médusée et subjuguée, puis Douala par où il devait nécessairement passer pour emprunter l'esquif devant le conduire sur la petite île de Djebalé d'où toute l'histoire familiale est partie, et où il est curieusement resté moins de deux heures.
Un véritable record du monde effectué par l'enfant prodige de Bondy. Une ville dont on parlait peu et où aura pourtant vécu le grand André Malraux, l'auteur de "La condition humaine", l'homme qui a prononcé le discours lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964, le sémillant ministre de la culture du général de Gaulle.
Une ville qui est devenue célèbre et qui deviendra probablement une destination touristique prisée grâce à son as du ballon rond. Une ville que les Camerounais ne connaissent pas alors même qu'elle a été l'endroit où résidait Woungly-Massaga lorsqu'il prit la grave décision de démissionner en 1990 de toutes les fonctions qu'il occupait au secrétariat général de l'UPC, l'âme immortelle du Cameroun.
Un acte politique majeur qui a sonné jusqu'à ce jour le glas de l'héroïque lutte entreprise par les patriotes camerounais après l'assassinat du président Ernest Ouandié en 1971. Sacré football qui produit tant de miracles et qui transforme notamment à la vitesse de l'éclair en or ou en mirage, tout ce qu'il touche. Ce qui lui vaut d'être considéré par certains comme le sport roi, et par d'autres, comme l'opium du peuple.