Marcel Guilavogui continue aujourd'hui à livrer sa version des événements au procès du massacre du 28-Septembre. De retour à la barre depuis mardi, ce coaccusé a accablé son oncle, l'ancien capitaine putschiste, Moussa Dadis Camara. Marcel Guilavogui répondait ce matin aux questions du procureur.
Au mois d'octobre, lors de son premier passage à la barre, il s'était muré dans le silence. Marcel a promis cette fois de dire toute la vérité. Son récit est riche en détails. Il affirme que le matin du 28 septembre 2009, Moussa Dadis Camara, hors de lui, aurait décidé d'envoyer sa garde parallèle pour « mater » les leaders de l'opposition. Le président se rend sur place et Marcel part à sa recherche. Marcel reconnaît avoir été au stade, mais n'a pas vu « de corps », « parce que c'était le début », estime-t-il.
Jusqu'ici, cette nouvelle audition, qui avait créé beaucoup d'attente, laisse de nombreuses questions en suspens. Personnalité trouble, sous tension, le soldat manque de cohérence, son récit est très décousu. Ce mardi matin, le procureur l'interroge sur l'épisode de la clinique Ambroise qu'il aurait menacé de faire exploser à la grenade, si les leaders politiques n'en sortaient pas. Il tente de se justifier : « Marcher avec une grenade, ce n'est pas un crime, explique-t-il. Moi, je n'avais que ma grenade, monsieur, partout, même dans ma douche. » Le public éclate de rire.
L'affaire renvoyée au lendemain peu avant midi
C'est finalement sa parole contre celle des autres accusés. « Je vous dis la vérité, c'est cette vérité qu'il faut prendre », avance-t-il, sans autre argument. Un peu avant midi, un avocat de Toumba sollicite la parole. Il annonce que son client est malade, a besoin de recevoir « un traitement ». Pour que tous les prévenus puissent assister à cette nouvelle audition de Marcel, le président a décidé de renvoyer l'affaire à demain.