Avant la date fatidique du 20 décembre prochain, c'est le chassé-croisé diplomatique sur la République démocratique du Congo. Les émissaires à travers le monde convergent vers Kinshasa. Le dernier en date se trouve être le Sud-africain Cyril Ramaphosa. Le président sud-africain a effectué les 5 et 6 juillet une visite en RDC. C'était l'occasion de resserrer officiellement les liens avec son homologue congolais, à l'heure où ce dernier se montre critique envers certains de ses partenaires Est-africains au sein de l'EAC.
Plusieurs partenaires font pression sur la RDC pour la pousser à négocier alors qu'officiellement les Usa, l'Angleterre en passant par l'Union européenne ont eu à réitérer leur condamnation contre le M23 soutenu par le pouvoir de Kigali. Pour sa part, Human Rights Watch accuse le M23 soutenu par le Rwanda de procéder à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils.
Entretemps, les enquêtes récentes du Groupe d'experts des Nations Unies sur la RD Congo, ainsi que les recherches menées par Human Rights Watch, fournissent des preuves significatives- photographiques et autres- que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également ledit groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais. En dépit de toutes ces accusations, le gouvernement rwandais a tout nié.
Le gouvernement congolais semble, pour sa part, résolument tourner vers les élections de 2023. Nonobstant les défis sécuritaires et financiers évoqués par la Centrale électorale, il estime que les élections seront organisées. Félix Tshisekedi a réaffirmé le jeudi 6 juillet à son homologue sud-africain, son refus de négocier avec le M23 qu'il considère comme des «pantins » et des «supplétifs» de l'armée rwandaise.
Les appels à négocier à l'interne ou à l'externe, ne passent pas dans le chef des autorités congolaises. Tshisekedi reste droits dans ses bottes et n'entend pas bouger d'un iota. Cette incertitude ne stimule pas les candidats à se rendre aux bureaux de réception et de traitement des candidatures.
A cinq jours de la fermeture, les éventuels candidats préfèrent attendre les dernières 48 heures. Ils ont peur de perdre leur caution non-remboursable au cas où ces élections n'ont pas lieu. La Centrale électorale et les candidats se regardent en chiens de faïence. L'appel de Kadima à exhorter les candidats de ne pas attendre les derniers instants, n'émeut personne.
L'opposition dans son ensemble appelle au respect de certains préalables en vue des élections transparentes, crédibles, démocratiques et apaisées. Kadima tente de la convaincre sans succès à adhérer au processus. Il est allé jusqu'à lancer une invitation à Joseph Kabila pour le compte du Fcc tout en sachant que cette plateforme avait appelé ses militants à boycotter ledit processus. La RDC se trouve comme engagée dans un dédale avec toutes ces pressions pour le dialogue. L'horizon reste donc brumeux.