Demain marquera le début d'une grève de la faim historique à Ziguinchor, alors que René Capain Bassène et Ampoï Bodian commenceront leur protestation contre ce qu'ils considèrent comme leur emprisonnement arbitraire. Les deux co-détenus dans l'affaire dite Boffa Bayotte, qui se trouvent actuellement derrière les barreaux, dénoncent également le refus de leur demande de liberté provisoire. Face à cette situation préoccupante, la société civile de Ziguinchor, représentée par Vision citoyenne, tiendra une conférence de presse pour soutenir leur cause.
René Capain Bassène et Oumar Ampoi Badian, tous deux emprisonnés dans l'affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, croupissent depuis des années en prison. Depuis leur détention, ils n'ont cessé d'affirmer leur innocence et dénoncent le caractère de leur arrestation arbitraire. Malgré les arguments de leur conseil, Me Ciré Clédor Ly, leur demande de liberté provisoire a été rejetée le 8 juin dernier, par les autorités judiciaires, ajoutant ainsi à leur frustration et à leur sentiment d'injustice.
Ce qui a particulièrement attisé leur indignation est le fait que le juge n'a pas encore statué sur leur appel contre leur condamnation, mais a simplement refusé leur demande de liberté provisoire. Alors qu'il avait été affiché au tribunal de Ziguinchor que cela devait concerner l'appel. Ils rejettent ainsi l'argument donné, notamment la nouvelle équipe installée au tribunal de Ziguinchor. Cette situation a renforcé leur détermination à faire entendre leur voix et à attirer l'attention sur leur sort injuste.
Face à cette situation préoccupante, la société civile de Ziguinchor, par le biais de Vision citoyenne, s'engage à soutenir René Capain Bassène et Oumar Ampoï Badian dans leur lutte pour la justice. Vision citoyenne, une organisation de défense des droits de l'homme bien respectée dans la région, appelle à une conférence de presse demain pour exprimer son soutien envers ces détenus qui ont fait bientôt 6 ans en prison.
La grève de la faim de René Capain Basséne et Oumar Ampoï Badiane est un geste désespéré qui témoigne de l'urgence de leur situation. En mettant leur propre santé en jeu, ils espèrent attirer l'attention du public sur l'injustice qu'ils estiment subir et susciter une mobilisation pour obtenir leur libération et rétablir leur réputation.
Pour rappel, ces deux détenus à la Mac de Ziguinchor ont été déclarés coupables dans la tuerie survenue à Boffa Bayotte, dans le sud de Ziguinchor, en janvier 2018. Ils ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal de grande instance de Ziguinchor en juin 2022, ainsi que César Atoute Badiatte jugé lui par contumace.