Les cas de fièvre dengue augmentent. Selon un communiqué du ministère de la Santé en date du 7 juillet, depuis le 3 juin, 96 cas ont été enregistrés à Maurice, soit 91 cas locaux et cinq importés. Jusqu'à présent 71 personnes ont été guéries. À hier, 25 cas étaient actifs.
Grand-Baie, Beau-Bassin, Baie-du-Tombeau, Roche-Bois, Batterie-Cassée, Petit-Raffray, Le Hochet, Port-Louis, Riche-Terre, Pamplemousses, Plainedes-Papayes, Sainte-Croix, Lallmatie, L'Escalier, Rivière-des-Créoles, Solitude, Vacoas, Goodlands, Trou-d'Eau-Douce, Terre-Rouge, Résidence-La-Cure, Verdun, Résidence Vallijee, Cassis, Tranquebar, Rivière-du-Rempart, Petite-Rivière et Montagne-Longue sont les endroits où des cas ont été détectés, indique le ministère de la Santé.
En effet, comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il existe quatre types du virus responsable de la dengue. À Maurice, pour le moment, les symptômes ne sont pas sévères, fait ressortir le Dr Fazil Khodabocus, médecin en santé publique. «Si c'est la deuxième fois qu'une personne a le même type de dengue, elle a l'immunité. Toutefois, les infections par d'autres types de dengue augmentent le risque de développer une dengue sévère», ajoute le médecin. Le moustiquetigre, Aedes albopictus, est présent principalement durant la journée mais aussi dans l'après-midi. Il peut piquer deux à trois personnes dans les environs. La dengue est, en effet, transmise par les piqûres de moustique infecté. «Les symptômes apparaissent quatre à dix jours après la piqûre du moustique infecté.»
Fièvre, maux de tête intenses surtout à l'arrière des yeux des fois, douleurs musculaires et articulaires et éruptions cutanées parfois sont les symptômes de la dengue, qui durent environ deux à sept jours, cite le médecin. Dans certains cas, il est possible d'avoir des saignements du nez et de la bouche lorsque c'est un peu plus grave. «Il ne faut pas banaliser la dengue. Elle peut être grave pour ceux qui ont des comorbidités. Il faut se protéger des piqûres de moustiques.»
Ceux qui présentent des symptômes de dengue sont soumis à un dépistage par un test de sang envoyé au laboratoire. Les résultats sont connus dans les 24 heures. Il est ensuite proposé d'être admis.
Le patient, mis sous moustiquaire, reçoit un traitement approprié. Il est soumis à un test de sang pour un bilan. «Le traitement est symptomatique : paracétamol s'il n'y est pas allergique pour baisser la fièvre. On lui donne à boire car la fièvre cause la déshydratation.»
L'hospitalisation peut durer une semaine dans de rares cas. Pour la plupart, c'est de quatre à cinq jours. «Quand le test est devenu négatif, le patient peut rentrer chez lui. Il sera en convalescence avec des courbatures, par exemple. Mais avant qu'il ne reprenne ses activités normalement, une semaine de repos est conseillée. Évidemment, cela varie de cas en cas.»
Le moustique-tigre ne vole pas sur de longues distances
Une étude publiée sur le développement de l'Aedes albopictus en novembre 2021 souligne que ce moustique est un vecteur de nombreuses maladies. Le virus de la dengue est transmis par des moustiques femelles qui transmettent également le chikungunya et l'infection Zika entre autres maladies. Il s'agit de l'une des espèces de moustiques les plus envahissantes devenues une menace pour la santé publique dans le monde. Les moustiques n'ont besoin que d'une petite quantité d'eau pour pondre leurs oeufs.
Selon le Centers for Disease Control and Prevention, un oeuf se transforme en moustique adulte en sept à dix jours. Les moustiques femelles adultes piquent les personnes et les animaux. Elles ont besoin de sang pour produire des oeufs. Après s'être nourries, elles recherchent des sources d'eau pour pondre leurs oeufs. À savoir que l'Aedes albopictus ne vole pas sur de longues distances. Soit entre 100 m et 200 m selon le Dr Fazil Khodaboccus. Par ailleurs, selon l'OMS, il n'existe pas de traitement spécifique pour la dengue
Mesures de prévention
Le ministère de la Santé indique que toutes les mesures de prévention sont prises dans les endroits où les cas ont été détectés, notamment surveillance accrue au niveau de tous les établissements hospitaliers et du laboratoire de virologie sans compter que les agents de surveillance de la Santé sont munis de test rapide de la dengue. À chaque fois qu'un cas est détecté, la nébulisation («fogging» et «larviciding») et la pulvérisation résiduelle à l'intérieur sont effectuées. Des relevés de fièvre et de suivi des contacts sont aussi faits.
Quant au patient, il est tout de suite admis à l'hôpital ou dans une clinique, selon son choix. De plus, la densité des moustiques est constamment surveillée par la «Vector Biology Control Division». Le ministère de la Santé rassure qu'il y a une vigilance accrue à l'égard de la dengue, pour enquêter sur tous les cas suspects et rapporter les cas positifs à la fièvre dengue au «Regional Public Health Superintendant» de la région concernée. À ajouter à cela une surveillance quotidienne par le ministère de la Santé.
Éviter les piqûres
Il est nécessaire, soutient le médecin en santé publique, de se protéger des piqûres de moustiques, par exemple en portant des vêtements longs, en utilisant des moustiquaires et des produits répulsifs. Afin d'éviter que les moustiques se multiplient, il est important de vérifier que les conduits d'eau des gouttières ne soient pas obstrués. En outre, il est nécessaire de couvrir raisonnablement les réservoirs d'eau afin que les moustiques n'y aient pas d'accès. Il faut se débarrasser tout ce qui pourrait contenir de l'eau dans l'environnement extérieur comme l'eau usée, les boîtes de conserve, il faut changer l'eau des vases à fleur régulièrement, il faut veiller qu'il n'y ait pas de rétention dans les assiettes des pots de fleurs, il faut débroussailler et nettoyer les terrains inoccupés.