Depuis presque un mois, Dakar suffoque à cause de la chaleur, mettant mal à l'aise nombre de personnes notamment pendant leurs activités quotidiennes. Alors que certains sont obligés de réaménager leurs emplois du temps afin de s'adapter, tout en restant opérationnels, d'autres développent des stratégies d'adaptation à la situation.
La saison estivale, entre juin et octobre, apporte chaleur et pluies... en cette période où plusieurs localités de l'intérieur du Sénégal notamment les régions Sud, Sud-Est et Centre sont déjà en plein hivernage, une vague de chaleur intense inquiète plus d'un partout dans le pays, y compris la capitale, Dakar. Le Sénégal suffoque. La majorité des localités du pays suffoquent à cause de températures qui dépassant les 40°C.
En ce début du mois de juillet, alors que l'hivernage pointe le bout du nez dans le reste des régions de l'Ouest et du Nord, une chaleur plus ou moins extrême gagne Dakar. La capitale Sénégalaise étouffe, faute d'espaces publics, d'aires de jeux, d'arbres, les maisons étant exiguës, les constructions en béton ayant eu raison de tout ce qui pouvait servir d'aménagement paysager.
En cette période, l'on constate que les gens se fâchent rapidement, les programmes s'annulent, les gens ne restent pas à la maison. Si certains fréquentent les plages, d'autres, dès le coucher du soleil occupent les devantures des maisons ou les terrasses pour se procurer de l'air.
Le jeune Diop trouvé devant la porte de sa voisine, habillé en Lacoste avec une casquette sur la tête et un mouchoir, a déjà bu sa bouteille d'eau et demande encore une autre. «Il fait très chaud ; je dois aller au Parcelles, mais je n'ai pas envie d'y aller à cause de la chaleur.
Et si je quitte là-bas, je ne vais pas continuer à travailler, j'irai à la plage pour bien respirer». Il ajoute : «Dakar n'a pas d'espace, les bâtiments sont serrés et très hauts, des R+7. Tu vois rarement d'arbres, c'est pourquoi l'air ne passe pas. Et cela peut entrainer des problèmes pour respirer» de l'air pur.
A chacun sa stratégie d'adaptation
Cette chaleur n'empêche pas les jeunes de faire leurs sports, mais les poussent à réaménager leurs emplois du temps et activités. Junior, un jeune sportif habillé en tenue de sport, dira : «je dois avouer que l'alternance des temps est importante pour le cycle de vie de tout homme. Mais, il joue sur notre quotidien quant aux activités que nous menons. La chaleur, particulièrement, nous oblige non pas à revoir nos priorités mais nous pousse à réaménager notre emploi du temps, afin de nous adapter, tout en restant opérationnel.
J'essaie ainsi de vivre tout en m'adaptant. Et le week-end, je m'organise pour aller à la plage prendre de la fraicheur. C'est une expérience assez compliquée, mais l'adaptation devrait permettre à tout un chacun de survivre, d'autant plus que c'est pour un temps seulement : l'été».
Les entrepreneurs sont obligés de s'habituer à cette chaleur, en changeant leurs créations et autres. C'est le cas de Khadim Fall Bamba, élève-ingénieur en planification économique et gestion des organisations et fondateur de la marque BEA (Bamba élégance africaine). «En tant qu'entrepreneur, je crée des chemises et des costumes africains qui allient tradition et modernité. En cette période de chaleur, je m'efforce de m'adapter en proposant des tenues spécifiques qui conviennent aux conditions météorologiques chaudes. J'aborde cette adaptation de différentes manières, en commençant par le choix du tissu».
Et il poursuit : «Pour les chemises et les costumes destinés à être portés pendant les périodes chaudes, je privilégie l'utilisation de tissus légers et respirant. Les tissus tels que le coton, le lin et les mélanges de fibres naturelles sont excellents pour aider à la circulation de l'air et à l'évacuation de la chaleur du corps. Ils permettent également à la peau de respirer, ce qui aide à rester frais et confortable».