Madagascar: Tarif inique

Le coup d'estoc. Une nouvelle qui risque d'enrager les plus calmes. La Jirama va augmenter bientôt le tarif de l'électricité. Voilà une audace qui dépasse l'entendement. Il faut être sacrément sadique pour oser revoir à la hausse le tarif dans la conjoncture actuelle.

Il ne manquait peut-être plus que ça pour mettre la population hors d'elle. Jusque-là il faut saluer son courage, sa résilience, sa compréhension face au service désastreux de la Jirama. C'est juste admirable de pouvoir vivre ni d'eau ni de lumière. Mais il y a une limite. On ignore où se trouve la ligne rouge mais c'est justement ce genre de décision qui peut constituer une étincelle.

Les gens sont prêts à tout supporter sauf une nouvelle hausse des tarifs. D'ailleurs le délestage n'a jamais fait baisser les factures . Avec trois heures d'approvisionnement en électricité par jour, les entreprises et sociétés sont en train de péricliter. Le coût du carburant pour alimenter les groupes électrogènes aggrave considérablement le budget.

Le seuil de rentabilité est menacé. Les petites et moyennes entreprises sont complètement à bout de souffle à l'image des salons de coiffure, des cybercafés, des salons de thé, des poissonneries, des ateliers de soudure...Comme il n'y a pas de solution sérieuse en vue, l'existence de ces sociétés est en péril. La situation financière de la Jirama empire d'un exercice à l'autre, la gestion donne aucun espoir de redressement.

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La situation technique n'est guère mieux. Chaque jour la communication emploie ses méninges pour trouver la bonne excuse allant de faux arguments en vrais problèmes dans lesquels la Jirama prend ses abonnés pour des canards sauvages. Ni la proximité des élections ni l'annonce des projets de construction de nouvelles infrastructures thermiques, solaires ou hydroélectriques ne pourront apporter une petite éclaircie à cette grisaille.

Aucune des nouvelles infrastructures n'appartient d'ailleurs à la Jirama. Elle restera une fidèle cliente de ses fournisseurs et un détaillant de ses pauvres abonnés. Qui cédera le premier, le contribuable condamné au monopole ou la compagnie obérée jusqu'à la moelle ? Le délestage constitue un véritable poids pour l'État. Plus que des promesses, il faut une autre chose plus réaliste et moins inique qu'un nouveau tarif.

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