Toubab Dialaw — Plusieurs acteurs nationaux et étrangers de la préservation des écosystèmes des zones humides ont pris part mardi, à Toubab Dialaw (Rufisque, ouest), à un atelier national destiné à l'élaboration d'un projet de partenariat pour la résilience climatique des oiseaux migrateurs d'eau du Delta du Saloum et des populations locales environnantes, a constaté l'APS.
L'objectif de cet atelier est d'avoir l'engagement de l'Etat du Sénégal, après celui des communautés locales du Delta du Saloum, dans l'élaboration mais aussi la mise en oeuvre futur du Projet de résilience climatique des sites critiques pour les oiseaux migrateurs et les populations le long de la voie de migration de l'Atlantique Est, a expliqué, Khady Guèye Fall, chargée de projet à l'ONG Wetlands international Afrique, côte occidentale et Golfe de Guinée (WIACO).
Elle s'exprimait en marge des travaux de l'atelier national pour l'engagement politique dans le cadre de l'élaboration d'un projet de partenariat mondial. Cet atelier est organisé par plusieurs ONG dont BirdLife international et l'ONG Wetlands international Afrique, côte occidentale et Golfe de Guinée (WIACO).
"Nous allons avec les décideurs prioriser les actions à mener dans le cadre de ce projet en fonction de la politique nationale de l'Etat du Sénégal", a-t-elle précisé, ajoutant que l'objectif final est d'arriver à avoir l'engagement des différentes parties prenantes au niveau local, national, international dans ce projet.
"Nous voulons aussi à travers ce projet harmoniser et mettre en oeuvre toutes les politiques de conservation d'oiseaux migrateurs d'eau des zones humides du Sénégal, c'est-à-dire au-delà du Delta du Saloum", a-t-elle ajouté.
Prévu de 2023 à 2029, sur huit ans, le projet est dans sa phase de collecte des suggestions des populations locales et des autorités étatiques, en vue de l'élaboration d'ici octobre 2023 du document final, a précisé Mme Fall.
Le chargé de l'initiative de la voie de migration de l'Atlantique Est des oiseaux migrateurs d'eau, de l'ONG BirdLife international, Geoffroy Citegetse a expliqué que le choix du Sénégal, à travers le Delta du Saloum, est lié à sa position sur la voie de migration des oiseaux migrateurs d'eau de l'Atlantique Est.
Ces oiseaux, a-t-il indiqué, partent de l'Arctique au Nord du globe terrestre jusqu'en Afrique du Sud, soit sur une distance 11 000 kilomètres en passant par le Delta du Saloum, « un important site d'escale et de reproduction de certaines espèces".
« Donc pour préserver les habitats de ces oiseaux migrateurs, il faut aussi préserver l'écosystème du Delta Saloum et accompagner les populations locales à travers le Projet de résilience climatique des sites critiques pour les oiseaux migrateurs et les populations le long de la voie de migration de l'Atlantique Est", a-t-il préconisé.
Il a indiqué que le site de reproduction et d'escale du Delta du Saloum est exposé à plusieurs menaces anthropiques, des changements climatiques, la surpêche, ou encore la destruction de l'habitat naturel des oiseaux.
D'où, selon lui, l'importance de ce projet qui va oeuvrer pour la protection de ce site d'oiseaux migrateurs, renforcer la résilience des oiseaux et des populations locales au changement climatique. "Les communautés locales profitent des services éco-systémiques du Delta du Saloum mais aussi les oiseaux migrateurs", a-t-il ajouté.
Consciente de la dégradation de la biodiversité du Delta du Saloum, la population locale qui adhère à ce projet a proposé à travers des consultations publiques, organisées au mois de juin, des solutions et suggestions prioritaires à mettre en oeuvre pour préserver cet écosystème, a-t-il relevé.
« Après cette approche participative à la base, nous allons, avant d'appuyer ces actions prioritaires de sauvegarde de l'écosystème du Delta du Saloum des communautés, voir si elles sont en phase avec les plans nationaux de sauvegarde et de protection de l'Etat du Sénégal », a-t-il dit.
C'est à l'issue de cet exercice avec les décideurs que « nous aurons les actions prioritaires du Sénégal, sa contribution à l'élaboration d'un partenariat mondial de protection des oiseaux migrateurs du Delta du Saloum et de l'Atlantique Est », a encore soutenu M. Citegetse.
Ouvert mardi à Toubab Dialaw, l'atelier prend fin mercredi.