Des experts en économie ont recommandé, mardi 11 juillet, aux opérateurs miniers de rapatrier, en devise, de 40% de la vente de leurs minerais à l'étranger.
Cela comme l'exige la législation de change de la Banque centrale du Congo (BCC).
Cette mesure permettra, selon ces experts, de stabiliser la monnaie locale sur le marché de change.
Les analystes expliquent cette disparité du taux de change par la loi de l'offre et de la demande. Ils rappellent que la RDC a opté pour le libre marché de change. Cela signifie que le marché se régule en fonction de la devise dans les transactions.
Ainsi, les commerçants qui vendent essentiellement en franc congolais ont constamment besoin des devises pour renouveler leurs stocks à l'étranger. Or, ces devises ne sont pas toujours disponibles dans les banques commerciales. Dans la configuration actuelle, c'est le dollar américain qui se fait rare pour satisfaire leurs besoins.
Comme les opérateurs économiques ne peuvent pas trouver la devise dans les banques commerciales, ils la cherchent sur le marché parallèle. Et sur ce marché, la loi de l'offre et de la demande joue. Le dollar est rare, il coûte cher. Chaque cambiste fixe le taux selon le besoin de l'opérateur qui lui remet la masse de francs.
D'après ces mêmes experts, une des solutions proviendrait de la Banque centrale du Congo qui dispose à ce jour de plus de 4 330 000 000 USD en réserves de change. Et pour eux, il lui suffirait d'injecter par exemple 100 millions USD pour équilibrer la masse monétaire.
Le comité restreint de conjoncture économique s'est réuni mardi de la semaine dernière autour du Premier ministre sur le taux de change. Parmi les résolutions, la Banque Centrale a été instruite d'utiliser les moyens de politique monétaire à sa disposition pour intervenir sur le marché de change.
Un taux fixé selon les humeurs
Sur terrain, notamment auprès des changeurs de monnaie, le franc congolais continue à se déprécier face au dollar américain. A Kinshasa, le taux de change varie selon les communes et les coins où l'on se trouve. Il va de 2 400 à 2 500 francs congolais pour un dollar américain. Chez les cambistes, chacun explique cette instabilité de la monnaie locale à sa manière et fixe son taux selon ses propres calculs.
Les principales victimes sont les personnes qui achètent les biens et services. Les prix sur le marché précèdent le taux de change futur, font remarquer les Kinois interrogés par Radio Okapi.