Cote d'Ivoire: Décès du cinéaste Roger Gnoan Mballa, deuxième Ivoirien Etalon d'or de Yennenga

Dakar — Le réalisateur ivoirien Roger Gnoan Mballa, qui a permis à son pays de remporter son deuxième Etalon d'or de Yennenga, en 1993, est décédé dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré la directrice générale de l'Office national du cinéma ivoirien, Lyssone Fall Johnson, confirmant une information circulant sur plusieurs réseaux sociaux.

« C'est avec une grande consternation que j'encaisse la perte de mon chéri, comme on s'appelait l'un et l'autre. En effet, Gnoan Mballa, notre 2e Étalon du Yennenga, a rangé le clapet à jamais. Au-delà de la cour royale, c'est le cinéma qui perd en ce géant un conseiller et une brique importante de son échafaudage. Yàko à nous tous », lit-on sur sa page Facebook.

Roger Gnoan M'Bala est décédé à l'âge de 82 ans, des suites d'une courte maladie, au Chu de Treichville, à Abidjan, a précisé la DG de l'Office national du cinéma ivoirien.

Roger Gnoan M'Bala avait offert à la Côte d'Ivoire, en 1993, son 2e Etalon d'Or de Yennenga, récompense suprême du Festival panafricain de cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), avec son film « Au nom du christ », une satire poignante sur le syncrétisme religieux.

Son compatriote Fadika Kramo Lanciné, décédé l'année dernière, avait, lui aussi, remporté l'Etalon d'or de Yennenga en 1981, avec son film « Djéli, conte d'aujourd'hui ».

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« Un baobab du cinéma ivoirien vient de se coucher. C'est un monstre sacré du 7e art en Côte d'Ivoire qui tire ainsi sa révérence », témoigne le journaliste et critique de cinéma ivoirien, Yacouba Sangaré, ajoutant que Roger Gnoan M'Bala était « un grand notable, un conseiller du roi du peuple N'zima Kôtôkô de Grand-Bassam ».

A l'en croire, le Fespaco avait prévu d'honorer le cinéaste Roger Gnoan M'Bala lors de l'édition 2025 avec l'inauguration de sa statue sur la place des cinéastes aux côtés d'autres figures emblématiques du cinéma africain parmi lesquels Sembène Ousmane, Alain Gomis, Souleymane Cissé ou encore Cheikh Oumar Sissoko.

« Hélas, il ne pourra pas vivre cet événement auquel il tenait beaucoup », a ajouté le journaliste.

Le critique togolais Charles Ayetan a de son côté salué la mémoire du défunt cinéaste ivoirien, en soulignant que le thème des religions, « en particulier le syncrétisme religieux, est fort présent dans sa filmographie ».

Il a cité « Au nom du Christ » et trois autres films, à savoir « Bouka » (long métrage 1988), « Ablakon » (1984) et « Adanggaman »(2000).

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