Dakar — Le président de l'Ordre national des experts-comptables et des comptables agréées (ONECCA) du Sénégal, Mor Dieng, a appelé, mardi, à Dakar, les pouvoirs publics sénégalais à poursuivre la lutte contre l'exercice illégal de la profession dont il dirige la corporation, estimant que ce « fléau » constitue une gangrène pour ce secteur.
« La Direction générale des impôts et domaine (DGID) a posé des actes, mais il y a quelques jalons qui restent, tels que la mise sur pied d'un guichet unique de dépôts des états financiers (GUDEF) pour pouvoir continuer ce combat et aussi généraliser tout ce qui est dépôt des états financiers en ligne au niveau des régions, car cet exercice illégal y est très présent », a-t-il déclaré.
Mor Dieng intervenait à l'ouverture d'une journée de partenariat organisée sous l'égide de l'Ordre national des experts-comptables et des comptables agréés du Sénégal, une manifestation organisée de concert avec le ministère des Finances et du Budget.
« Nous allons vers un partenariat avec l'État. La participation des experts-comptables au sein des conseils d'administration ou des conseils de surveillances aiderait beaucoup à régler certaines situations, parce que des administrateurs devraient pouvoir aussi lire des états financiers, comprendre des chiffres, les analyser », a-t-il dit.
Le commissaire du gouvernement sénégalais, Jean Koné, représentant le ministre des Finances et du Budget à cette journée, a insisté sur l'importance du partenariat entre les institutions publiques et l'Ordre national des experts-comptables et des comptables agréés du Sénégal.
« Cette journée nous donne l'occasion de rappeler le rôle de l'expert-comptable qui participe à garantir la fiabilité de l'information financière mise à la disposition des institutions publiques », a-t-il souligné.
Elle constitue aussi une occasion de recueillir les attentes des experts-comptables et des comptables agréés, mais également des autres membres des organisations professionnelles, de manière à permettre au ministère des Finances et du Budget de mieux jouer son rôle d'encadrement de l'information financière.
« Nous devrons aller dans le sens de plus de coopération entre les structures de l'État chargées de faire le contrôle, notamment la Cour des comptes, et l'ONECCA », a ajouté M. Koné.
Selon lui, « depuis 5 à 6 ans », la certification des états financiers est devenue une obligation et dans le même temps, plusieurs dispositions ont été intégrées au Code général des impôts, lesquelles dispositions « tendent à renforcer le rôle de l'expert-comptable dans le sens de lui donner plus de place ».
Dans cette perspective, « l'État a pris l'engagement non seulement de participer aux prochaines activités de l'ONECCA mais aussi à la lutte contre toute pratique illégale de la profession d'expert-comptable », a assuré le commissaire du gouvernement.
Il a fait état d' »avancées majeures dans le cadre de l'encadrement du secteur privé et surtout le maillon indispensable qu'est devenu l'ONECCA entre le secteur public et le secteur privé ».