Bien qu'encore élevé, au deuxième trimestre, le rythme de progression des prix s'est établi à +7,1% en glissement annuel, au lieu de +9,1% un trimestre auparavant
Accablés par la hausse des prix qui a fortement réduit leur pouvoir d'achat, depuis l'année dernière, les ménages entreverraient-ils quelque lueur d'espoir?
S'il est très tôt pour répondre à cette question, la récente note de conjoncture du Haut-Commissariat au plan (HCP) sonne toutefois comme un répit aussi bien pour le gouvernement, qui aura eu du mal à véritablement enrayer l'envolée des prix, que pour de nombreuses familles lourdement fragilisées par cette hausse.
En effet, selon les données publiées récemment par l'organisme public, au deuxième trimestre 2023, le rythme de croissance des prix à la consommation aurait légèrement décéléré pour la première fois depuis six trimestres.
Bien qu'encore élevé, il s'est établi à +7,1% en glissement annuel, au lieu de +9,1% un trimestre auparavant, indique-t-il dans son point de conjoncture du deuxième trimestre 2023 et des perspectives pour le T3-2023.
Le recul des prix des produits non-alimentaires de plus de la moitié (+1,4%) par rapport à +3,5%, enregistré au premier trimestre, et la décélération de 17,6% à 15,5% amorcée au niveau des prix des produits alimentaires expliqueraient ce retournement de tendance, d'après le HCP.
Selon la même source, «l'atténuation des pressions inflationnistes importées se serait traduite par une baisse des prix de l'énergie et un début de ralentissement des prix des denrées alimentaires».
Dans sa note, le Haut-Commissariat précise que «la contribution négative des prix de l'énergie (-0,5 point) et le ralentissement des prix des produits manufacturés, sous l'effet de la décélération de ceux des véhicules et des biens d'équipement ménager non durables, auraient induit une réduction de l'inflation des produits non alimentaires».
En lien avec le repli des prix de l'huile de table, des céréales non transformées et des produits à base de céréales, «le fléchissement d'un point par rapport au trimestre précédent de la contribution des prix des denrées alimentaires hors frais aurait, pour sa part, favorisé le recul de ceux des produits alimentaires», a également fait remarquer l'institution.
Il sied toutefois de noter que ces effets baissiers auraient été compensés par la poursuite de l'expansion des prix des produits frais (+2,5 points de contribution), reflétant l'accélération des prix des agrumes, des fruits et des légumes frais.
Pour le Haut-Commissariat, tout porte à croire que «les disponibilités plus restreintes des produits agricoles, sous l'effet du déficit hydrique persistant, ainsi que la hausse des coûts de production et de distribution, auraient entravé la décélération rapide du taux d'inflation des produits alimentaires frais».
En outre, poursuit l'organisme public, le mouvement de persistance de l'inflation aurait été, également, alimenté par la légère hausse des prix des services, notamment ceux du transport aérien, de la restauration et des consultations médicales.
En ce qui concerne l'inflation sous-jacente, l'institution indique qu'elle «aurait progressé de 6,5% sur un an, mais aurait, également, affiché un recul par rapport à +8,2% enregistré au premier trimestre 2023, du fait du reflux de l'inflation des produits alimentaires hors frais et de celle des produits manufacturés».