Le désengagement progressif de l'Etat du secteur productif figure dans le programme de réformes économiques soumis par le gouvernement égyptien au Fonds monétaire international, en contrepartie d'un plan d'aide de 3 milliards de dollars. Rapporte le site Ecofin.
Le gouvernement égyptien a mobilisé 1,9 milliard de dollars dans le cadre de son programme de cession de participations de l'Etat dans plusieurs sociétés, a annoncé le Premier ministre, Mostafa Madbouly, mardi 11 juillet 2023.
M.Madbouly, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, a également fait savoir que 1,65 milliard de dollars ont été obtenus en dollar américain et 250 millions de dollars en livre égyptienne.
Il a d'autre part indiqué que les recettes issues de ce programme serviront à augmenter les ressources en devises étrangères du pays et à soutenir des entreprises privées opérant dans plusieurs secteurs.
De son côté la ministre de la Planification et du Développement économique, Hala El-Said, a précisé que le gouvernement a, entre autres, cédé des participations minoritaires de 25 à 30 % dans les entreprises publiques Egyptian Ethylene and Derivatives Company, Egyptian Drilling Company et Egyptian Linear Alkyl Benzene Company (ELAB) au fonds d'investissement émirati Abu Dhabi Development Holding Company (ADQ) pour 800 millions de dollars.
Elle a aussi révélé qu'un consortium mené par la société Arab Company for Hotels and Tourism Investment, une filiale du conglomérat local Talaat Moustafa Group (TMG), a acquis une participation de 37% dans la société de gestion hôtelière Holding Company for Tourism and Hotels pour 700 millions de dollars.
Le gouvernement égyptien a annoncé, en février dernier, la cession de participations de l'Etat dans 32 sociétés en vue de mobiliser des ressources budgétaires et de relancer une économie mise à mal par une succession de chocs externes.
Les besoins de financement extérieurs du pays le plus peuplé du monde arabe pour les exercices 2023 et 2024 devraient atteindre respectivement 19 milliards de dollars et 22,5 milliards de dollars, selon un rapport publié récemment par l'agence de notation Fitch Ratings.
Le désengagement progressif de l'Etat du secteur productif et le renforcement du poids du secteur privé dans l'économie figurent également dans le programme de réformes économiques soumis par le gouvernement égyptien au Fonds monétaire international (Fmi) en contrepartie d'un prêt de 3 milliards de dollars sur 46 mois approuvé par l'institution financière multilatérale en décembre 2022.
Le gouvernement égyptien avait déjà adopté fin décembre 2022 un « Document stratégique sur l'actionnariat des entreprises », qui prévoit un important désengagement de l'Etat des secteurs non stratégiques au profit des investisseurs privés locaux et étrangers, en vue de porter la contribution du secteur privé à l'économie à 65% en 2025 contre 30% en 2021.