Madagascar: Présidentielle 2023 - La caution électorale, fixée à 1 milliard de FMG

Le Conseil du gouvernement de ce mardi a accouché de 5 décrets. Des règles et des chiffres ont été fixés pour ceux qui aspirent à participer à la course à la magistrature suprême.

Multipliée par quatre. Chaque candidat aspirant à entrer en compétition pour la présidentielle de ce mois de novembre et décembre devra s'acquitter d'une caution de 200 millions d'ariary, soit 1 milliard de francs malgaches. En effet, le décret fixant le montant de la contribution des candidats aux frais engagés par l'administration pour l'élection présidentielle ainsi que leurs modalités de remboursement et de reversement, a été adopté en Conseil du gouvernement ce mardi.

Par rapport à celle de la dernière présidentielle, qui était de 50 millions d'ariary, les candidats doivent payer quatre fois plus. « La dernière révision par rapport à cette caution électorale date de 2013 », a précisé le rapport du Conseil du gouvernement, publié hier. En tout cas, la loi organique 2018-009, relative à l'élection du président de la République dispose que c'est le conseil du gouvernement qui fixe le montant du cautionnement sur proposition de la CENI.

10%

Cette somme servira, entre autres, à financer l'impression du bulletin de vote unique, continue le rapport. Une disposition de cette même loi organique indique que la caution sera remboursée pour chaque candidat qui obtient au moins dix pour cent (10%) des suffrages exprimés lors des résultats officiels du premier tour. Une opération quasi-impossible pour la majorité d'entre eux. Pour rappel, lors de la dernière présidentielle, celle de 2019, il n'y avait que les deux premiers candidats - admis au second tour - qui ont eu plus de 10% des suffrages exprimés. Les 34 autres challengers n'ont pas réussi à dépasser la barre des 8%. L'ancien président, Hery Rajaonarimampianina, arrivé à la troisième place, a enregistré 8,82 % du suffrage, c'est-à-dire 439 070 voix.

%

Record

Si Madagascar détient le record des élections les plus chères du monde, avec cette hausse de 300% de la caution électorale, le pays risque de battre son propre record. En effet, outre ces 200 millions d'ariary, les candidats devront avoir un véritable trésor de guerre pour espérer un résultat positif. Ce 14 mars, le président fondateur du parti Asa Vita no Ifampitsarana (AVI) a du moins indiqué, durant l'assise régionale du parti, qui s'est déroulée à Toleara, que si on est candidat mais ne disposant pas de moyens financiers nécessaires, d'une radio ou bien d'une chaîne de télévision ; si on n'a pas de journal ni de moyens pour louer un avion ou des hélicoptères, il vaut mieux ne pas se présenter aux élections car on ne fait qu'embrouiller la population.

Réaction

Cette décision du Conseil du gouvernement n'a pas laissé les partis politiques indifférents. Quelques heures seulement après sa publication, les réactions se sont enchaînées. « Un milliard, pourquoi ne pas dire la vérité si vous ne voulez pas organiser l'élection », a ainsi publié le président national du parti Otrikafo, Elia Rabevahiny, qui n'a jamais caché son ambition d'entrer en lice pour cette présidentielle, sur son compte Facebook. Marc Ravalomanana, patron du parti Tiako i Madagasikara, qui vient tout récemment de déclarer sa candidature, dénonce une infraction.

« Si on se réfère à l'article 47 de la Constitution, il s'agit d'une élection anticipée. Ainsi, selon l'article 9 de la loi organique n°2018-009, relative à l'élection du président de la République, la caution ne devrait présenter aucun changement. En tout cas, cette disposition dans son alinéa 4 stipule que « en cas d'élections anticipées, le montant de la dernière contribution est maintenu »».

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