Une série d'attaque contre des camions inquiètes les autorités en Afrique du Sud, après que 21 poids lourds ont été pillés et incendiés depuis dimanche 9 juillet dans trois provinces différentes. Les enquêteurs pensent à des règlements de compte entre entrepreneurs ou mafia, mais le président les qualifie de « sabotage économique ». Les officiels de la police ont voulu rassurer la population, mais ils n'ont pas donné beaucoup de détails sur cette série d'attaque sur le transport de marchandise.
Dimanche soir, six camions ont été attaqués au même endroit : sur la N3, la grande route qui relie Johannesburg au port de Durban. L'une de ces attaques a été filmée par une caméra, On y voit un chauffeur se faire éjecter de son camion à l'arrêt. Puis un homme prend le volant, asperge l'habitable d'essence, craque une allumette et s'extrait dans la seconde alors que les flammes envahissent la cabine, rapporte notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson.
Cette vidéo confirme les propos du ministre de la Police qui évoque des actions coordonnées et sophistiquées : « Nous savons que ce ne sont pas des actes criminels isolés, mais quelque chose d'organisé », a déclaré le ministre de la Police Bheki Cele lors d'une conférence de presse à Pretoria. « Des renseignements suggèrent que les attaques contre les camions sont liées aux affaires », a-t-il indiqué, ajoutant que l'enquête se poursuit.
Parmi les 21 camions incendiés, la plupart transportaient du chrome ou du charbon. Le ministre de la Police a voulu écarter quelques pistes : il a affirmé que ce n'est pas le retour des émeutes de juillet 2021 (qui ont fait plus de 350 morts) et ce ne sont pas des attaques contre les chauffeurs étrangers, souvent visés et accusés de voler le travail des Sud-Africains.
S'exprimant dimanche après le premier incident, le président Cyril Ramaphosa s'est dit préoccupé par « l'impact négatif » potentiel de ces incendies sur l'économie. « Il s'agit presque de sabotage économique », a-t-il déclaré aux médias locaux.
La police penche pour des règlements de compte entre mafias. Douze personnes sont surveillées par les enquêteurs.