Les sauveteurs espagnols ont temporairement suspendu mercredi les recherches de bateaux de migrants portés disparus au large des Canaries en raison des conditions météorologiques. Selon une ONG, trois embarcations et environ 300 personnes parties du Sénégal sont recherchées. Une information démentie par les autorités sénégalaises.
Selon Caminando Fronteras, une ONG qui fait référence en ce qui concerne l'immigration en provenance des côtes africaines et à destination de l'archipel espagnol des Canaries, trois embarcations parties du Sénégal et transportant au total plus de 300 personnes sont toujours portées disparues, rapporte notre correspondant, François Musseau.
Peu d'informations sont disponibles actuellement, car les sauveteurs espagnols ont temporairement suspendu les recherches en raison de conditions météorologiques très difficiles qui empêchent l'envoi d'un avion pour survoler cette partie de l'Atlantique. Les autorités espagnoles disent être disposées à effectuer ces vols à tout moment pour tenter de localiser ces migrants.
La zone maritime au large des iles de Fuerteventura ou de Gran Canaria étant immense, le survol aérien est la seule solution pour ce genre de manoeuvre qui se fait en général avec la complicité des navires marchands.
Imbroglio
Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru une embarcation à la dérive au large des Canaries transportant 78 migrants. Mais selon l'ONG Caminando Fronteras, cette embarcation ne figurait pas parmi les bateaux recherchés.
De son côté, le Sénégal a suscité la confusion mardi sur le sort de ces migrants. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a assuré que « les informations faisant état de la disparition en mer de 300 Sénégalais [...] (étaient) dénuées de fondement ». Et d'ajouter qu'entre le 28 juin et le 9 juillet, « 260 Sénégalais ont été secourus par les gardes côtes marocains », sans toutefois préciser si ces embarcations rescapées correspondent à celles que Caminando Fronteras avait déclarées disparues.
Ce mercredi, l'ONG persiste et affirme que les personnes retrouvées lors des sauvetages mentionnés par les autorités sénégalaises ne correspondent pas aux 300 disparus. Elle s'appuie notamment sur les données qui lui sont transmises par les gardes côtes espagnols, marocains et mauritaniens. Caminando Fronteras continue également de recevoir des appels des familles des personnes disparues.
Dans son communiqué, l'ONG refuse de commenter la déclaration des autorités sénégalaises. « Des pratiques politiques courantes dans ces situations », écrit-elle. Caminando Fronteras demande néanmoins que les recherches s'intensifient pour retrouver les disparus dont un nombre important sont des enfants.