Tunisie: Transport public - L'impasse !

13 Juillet 2023

La question du transport public, essentiellement dans le Grand Tunis, devient une question complexe et épouvantable pour tous ceux et celles non motorisés.

Les réclamations et le ras-le-bol des usagers du métro, du TGM et des bus dépassent le seuil de la tolérance : de la faible fréquence, voire l'annulation de voyages, jusqu'au délabrement du matériel, en passant par les retards et les problèmes de sécurité et des braquages, ce n'est pas un luxe d'emprunter le transport public dans le Grand Tunis en ce moment.

C'est même un calvaire. Paradoxalement, sur cette question, les problèmes sont déjà connus depuis des années avec la dégradation du matériel et l'absence d'investissement de remplacement et de modernisation à part la ligne RFR. Ajoutez à cela les textes et les procédures publiques contraignantes qui nécessitent trop de temps pour être appliqués et empêchent, en partie, les sociétés de transport public de procéder à des acquisitions de qualité.

Mais en même temps, des solutions ont été trouvées depuis des années avec un assouplissement de certaines procédures et des exceptions données pour raccourcir les délais. Rien de changé hélas ! Le cas du TGM est révélateur de la catastrophique approche en la matière avec plus de 11 ans pour changer les rails et jusqu'à maintenant, on continue de circuler avec des trains datant de 1977 !

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Cela en dit long sur la gouvernance et la qualité de la gestion des entreprises de transport public incapables de jouer leur rôle et de présenter un service digne. La question n'est donc pas relative aux textes, mais beaucoup plus à leur exécution. C'est comme si les décideurs dans ces sociétés n'étaient pas conscients de la grave dégradation du service présenté et du calvaire enduré par les citoyens à la recherche de moyens de transport.

C'est clair aussi qu'il y a un problème de trésorerie avec des défi cits majeurs dus aux pertes cumulées et au mauvais suivi, sans oublier le resquillage généralisé. Mais cela n'explique pas tout, il y a des ouvertures qui permettent de trouver des accords de gré à gré avec des banques et des institutions de développement internationales pour fi nancer les acquisitions urgentes et couper court aux retards et aux pertes économiques générés.

Un transport de qualité, surtout dans le Grand Tunis où il y a une très forte activité, est un investissement rentable pour l'Etat: il permet de décongestionner la circulation aux heures de pointe, de maintenir la productivité des usagers, de diminuer les effets de pollution (les usagers auront moins recours à leurs voitures) et procure plus de bien-être à tout le monde. Une question au passage : pourquoi encore cette réticence à impliquer le secteur privé dans le transport et donc cette fâcheuse obsession monopolistique à vouloir gérer le dossier du transport quand on est épuisé et dépourvu de moyens et d'une bonne vision à ce sujet ?

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