Le président Hassan Cheikh Mohamoud a commencé à réunir ce jeudi d'anciens présidents, d'anciens Premiers ministres et des figures politiques importantes autour de lui. Une première. À l'agenda de ces rencontres, qui doivent se poursuivre ce vendredi : la lutte contre les shebabs, bien sûr, mais aussi la récente proposition de réforme profonde des institutions du pays, qui a fait face à de fortes critiques.
Le président Hassan Cheikh Mohammed entend répondre aux craintes des partenaires internationaux de son pays, pour qui les querelles politiques fragilisent les gains faits sur le terrain contre les jihadistes. C'est pourquoi il a réuni l'un de ses prédécesseurs à la Villa Somalia, Cheikh Sharif Ahmed, ainsi que plusieurs anciens Premiers ministres. L'ancien président Farmajo quant à lui s'est fait excuser, officiellement « pour des raisons personnelles ».
Vers un suffrage universel
Tous, sauf Farmajo, ont la particularité de s'être opposés en mai au projet de réforme des institutions formulé par le Conseil national consultatif, composé du gouvernement, de quatre dirigeants régionaux et du maire de la capitale. Ce projet, soutenu par l'ONU, prévoit de dépasser l'actuelle architecture clanique des élections et d'introduire le suffrage universel dès 2024 et un système présidentiel pour le pays.
La Villa Somalia a donc fait savoir que le chef de l'État voulait « entendre leurs idées ». Car pour l'instant, le projet est compromis par leur refus, ainsi que celui du président de l'État du Puntland, qui a d'ailleurs pris ses distances avec le gouvernement fédéral.
Or, le représentant la mission de l'Union africaine en Somalie, ainsi que les chancelleries les plus influentes, estiment qu'une telle réforme ne peut être viable que s'il y a « consensus ».