Les finances publiques ont été bien tenues au premier trimestre 2023. En termes clairs, la gestion budgétaire couvrant les cinq premiers mois de 2023 a été caractérisée par une progression satisfaisante de la mobilisation des recettes associée à une exécution prudente des dépenses, renseigne le point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee).
Estimées à 1409,4 milliards, les ressources hors dons en capital se sont confortées de 13,2%, à fin mai 2023. Quant aux dépenses publiques hors celles exécutées sur ressources extérieures, elles ont progressé de 3,2%, en glissement annuel, pour se situer à 1890,2 milliards. Constituées de recettes budgétaires pour 1396,1 milliards de francs CFA et de dons budgétaires évalués à 13,3 milliards de francs CFA, la mobilisation de ces ressources est rassurante. La bonne tenue des ressources est « attribuable à la progression des recettes budgétaires » qui se sont accrues de « 156,8 milliards (+12,6%) », sous l'impulsion du dynamisme de recouvrement des « recettes fiscales (+10,4%) et des recettes non fiscales (+58,6%) ».
S'agissant des recettes fiscales, évaluées à 1305,2 milliards, elles ont enregistré une hausse de 123,2 milliards à la faveur, notamment, de l'amélioration des impôts directs, des taxes sur biens et services, des droits de douanes et, dans une moindre mesure, des droits d'enregistrements qui ont augmenté, respectivement, « de 88,5 milliards, 65,9 milliards, 8,7 milliards et 4,7 milliards pour se situer à 495,4 milliards, 573,7 milliards, 143,4 milliards et 29,6 milliards à fin mai 2023 ». Cette orientation positive a été toutefois atténuée par le Fonds de sécurité des importations de produits pétroliers (Fsipp) qui s'est inscrit en baisse de 43,3 milliards par rapport à la même période l'année précédente. Examinant les impôts directs, la performance s'explique essentiellement par l'accroissement soutenu de 38,6% de l'Impôt sur les sociétés (Is), avec un paiement cumulé de 181,6 milliards à fin mai 2023 contre 131,0 milliards un an auparavant.
21 milliards de hausse des taxes sur les biens et services
Concernant les taxes sur les biens et services intérieurs, elles ont enregistré une hausse de 21,1 milliards (6,7%), à fin mai 2023, attribuable, notamment, à la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) intérieure hors pétrole, à la Tva de porte et à la taxe spécifique sur la consommation hors pétrole. Cependant, cette hausse a été légèrement atténuée par la baisse de la Tva intérieure sur le pétrole qui s'est contractée de 2,1 milliards. Par ailleurs, la progression des recettes non fiscales est attribuable aux recouvrements de 24,8 milliards de dividendes et 26,9 milliards de commissions sur les transferts.
Hausse des dépenses publiques à fin mai 2023
Au chapitre des dépenses budgétaires hors ressources extérieures, elles ont été exécutées à hauteur de 1890,2 milliards à fin mai 2023 contre 1831,2 milliards un an auparavant, soit une hausse de 58,9 milliards (+3,2%). Cette progression est expliquée, essentiellement, par la hausse des charges de fonctionnement (fournitures, entretien), des « transferts et subventions », de la masse salariale et des charges d'intérêts sur la dette publique qui ont progressé respectivement de 27,2%, 5,8%, 31,5% et 36,2% pour s'établir respectivement à 203,8 milliards, 592,8 milliards, 530,2 milliards et 222,0 milliards, à fin mai 2023. En revanche, les investissements financés sur ressources intérieures ont reculé de 37,3% pour se situer à 341,4 milliards.