Sénégal: Trafic aérien au premier trimestre 2023 - Air Sénégal résiste aux compagnies étrangères

12 Juillet 2023

L'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) a rendu publiques, hier, les statistiques du trafic aérien au Sénégal pour le premier trimestre 2023. Il ressort des chiffres qu'au niveau de l'Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass, le trafic continue de croître durant cette sous revue par rapport au dernier trimestre de l'année 2022, soit une augmentation de 23 % pour le transport de passagers et 6 % pour le fret. Air Sénégal tire son épingle du jeu.

Après deux années difficiles (2020-2021) à cause de la pandémie de Covid-19, le transport aérien a repris des ailes. L'embellie, notée depuis l'année dernière, est en train de se confirmer. En attestent les statistiques du trafic aérien au Sénégal dévoilées, hier, par l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) et portant uniquement sur le premier trimestre de l'année 2023. Les données concernent le trafic enregistré à l'Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass en termes de nombre de mouvements d'aéronefs opérant sur la plateforme, de passagers et de quantité de fret transportés.

« Le premier trimestre 2023 traduit la poursuite d'une croissance continue du trafic observé depuis une vingtaine de mois avec des hausses permettant de s'approcher du volume normal de trafic d'avant crise », souligne l'Anacim dans son rapport.

Il ressort, en effet, de l'analyse des chiffres que le trafic aérien à l'Aibd, au premier trimestre 2023, continue de croître par rapport au dernier trimestre de l'année 2022, « en relation avec une demande de transport aérien énergique et une offre conséquente des compagnies aériennes ». Si on prend le transport de fret, il a progressé de 6 % avec 617 tonnes de plus transportées par rapport au premier trimestre 2022 quand elle était de 10 045 tonnes. Il dépasse ainsi de 8 % son niveau sur la même période d'avant crise en 2019.

Quant au transport de passagers, en comparaison à la même période de l'année dernière, il est en hausse de 23 %, avec 715 587 passagers transportés contre 581 393 passagers, soit un excédent de 17 % par rapport à l'avant-crise en 2019.

Belle résistance des compagnies sénégalaises

Dans un marché aussi concurrentiel que le transport aérien, les compagnies aériennes de droit sénégalais tiennent la dragée haute aux pavillons étrangers. Le rapport de l'Anacim relève que ces compagnies aériennes locales, au nombre de trois (Air Sénégal, Transair et Arc en ciel), restent dynamiques avec une croissance continue du trafic qu'elles gèrent au regard des premiers trimestres des cinq dernières années. « En effet, ces dernières ont traité le quart du trafic passager à l'Aibd et 15 % du fret à travers un peu plus du tiers des mouvements d'avions de la plateforme au cours de ce trimestre », souligne l'Anacim. Elle précise que l'essentiel de ces parts de marché est assuré par la compagnie nationale publique Air Sénégal. Ces trois compagnies aériennes nationales assurent une part de marché importante du trafic au départ et à destination de l'Aibd représentant 25 % du trafic passagers, 15 % du fret et 36 % des mouvements. À elle seule, et toutes compagnies nationales et étrangères confondues, Air Sénégal détient 22 % des passagers, 15 % du fret et 26 % des mouvements ; ce qui en fait le leader sur la plateforme de Diass.

La Ram, la plus dynamique parmi les compagnies africaines

La Royal Air Maroc (Ram) demeure la compagnie la plus active, après Air Sénégal, avec une part de marché de l'ordre de 15 %, aussi bien en termes de passagers transportés que de tonnages de fret traité quand on se limite aux exploitants africains. Cela correspond, sur la base de l'ensemble des compagnies, à 8 % pour les passagers et à 4 % pour le fret.

En termes de passagers, Asky Airlines, Ethiopian Airlines et Air Côte d'Ivoire ont la même part de marché : entre 6 % et 8 % pour la concurrence intra-africaine sur la plateforme et entre environ 4-5 % sur le marché global (comprenant toutes les compagnies). Kenyan Airways, Air Algérie et Tunis Air ont sensiblement le même volume de trafic passagers avec des parts de marché entre compagnies africaines de l'ordre 3 % et 4 % ; correspondant à 1 % et 2 % sur le trafic global.

Air France domine le segment compagnies aériennes non africaines

Parmi les compagnies étrangères non africaines, Air France demeure la plus performante, regroupant 24 % du trafic fret et 9 % des passagers, selon le rapport de l'Anacim. Elle est suivie par Brussels- cependant avec des rotations supérieures à celles d'Air France- avec 11 % du fret et 7 % des passagers. Viennent ensuite Iberia, Turkish Airlines et Tap dont les parts tournent autour de 5 % concernant les passagers. Enfin, Emirates se distingue par un trafic important de 8 % de part de marché sur le fret (venant après les compagnies Air France et Brussels).

Paris, Casablanca et Bruxelles, principales zones de provenance des passagers

L'analyse du rapport de l'Anacim met en exergue que près du tiers des passagers proviennent de Paris (16 %), Casablanca (10 %) et Bruxelles (6 %), correspondant à des mouvements d'aéronefs de l'ordre de 14 % du trafic de la plateforme. Par ailleurs, il est à noter que les 12 villes les plus connectées avec Dakar détiennent près de 70 % du trafic comptant pour 48 % des mouvements d'aéronefs.

Pour ce qui est du trafic au départ de Dakar, les trois premières dessertes sont Paris, Casablanca et Madrid, constituant 29 % du trafic passagers et 14 % des mouvements. Les 12 premières destinations au départ de Dakar occupent 61 % du trafic passagers pour 38 % des mouvements d'aéronefs.

Dans la sous-région, la connectivité avec Abidjan demeure la plus importante pour les départs et les arrivées à Diass. De plus, Bamako, Conakry et Lomé figurent parmi les 12 premières villes les plus connectées à Dakar.

Trafic domestique : cap sur...Cap Skirring

Le trafic national n'est pas en reste avec un trafic passagers issu de Dakar vers Cap Skirring assez important avec une 5e position quant aux origines et une 7e pour ce qui est de la destination. Dans les 2 sens, la part de la provenance et la destination Cap Skirring est de l'ordre de 5 % pour les passagers et de 9 % (plus fort taux) pour les mouvements. Le rapport note que le niveau du trafic domestique n'a pas évolué comparativement aux 1ers trimestres des années précédentes avec 5 % de part de marché en moyenne, dont l'essentiel (95 %) est concentré sur la ligne Dakar-Cap Skirring-Dakar. Suivent de loin les axes Dakar-Sabadola et Dakar-Kédougou, correspondant à des vols à la demande.

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