Ile Maurice: Baie-du-Tombeau Child Day Care Centre - Endroit délabré pour enfants défavorisés...

Les semaines se suivent et se ressemblent. Après le shelter L'oiseau du Paradis ou celui de Notre-Dame, la députée du Parti travailliste (PTr) Stéphanie Anquetil a cette fois mis en exergue l'état «déplorable» de cette garderie gérée par le ministère de l'Égalité du genre, lors de la séance parlementaire mardi, en interrogeant la ministre Kalpana Koonjoo-Shah. La députée rouge souhaitait connaître le nombre d'enfants présents au child day care centre de Baie-du-Tombeau, le nombre d'employés et les derniers travaux effectués à cet endroit.

Kalpana Koonjoo-Shah a alors divulgué les chiffres. Vingt enfants y sont inscrits et sept personnes y travaillent en tant que responsables. Les dernières rénovations concernaient principalement la salle de bains et ont été effectuées entre septembre de l'année dernière à juin de cette année. Stéphanie Anquetil a ensuite évoqué les «multiples lacunes» auxquelles est confrontée cette garderie. Elle a notamment énuméré les problèmes tels que l'absence d'un certificat d'incendie, l'absence de lits et l'état navrant de la cour et du jardin d'enfants, avant d'être interrompue par le président de l'Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer.

Kalpana Koonjoo-Shah a alors affirmé que cette garderie disposait bel et bien d'un certificat d'incendie ainsi que d'un certificat de santé et de sécurité. Cependant, la députée rouge maintient que l'établissement n'avait pas de certificat d'incendie au moment de la séance parlementaire, mardi à 17 heures. «Le ministère avait demandé que le certificat soit obtenu rapidement, mais à 17 heures, ce n'était toujours pas le cas», explique-t-elle. Quant au certificat de santé et de sécurité, la garderie en dispose bel et bien. «C'est pourquoi ma question ne portait pas là-dessus, mais sur le certificat d'incendie.»

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Selon Stéphanie Anquetil, ce child day care centre situé à Résidence Florida, à Baie-du-Tombeau, a été créé en tant que projet pilote en 2005 sous le Parti travailliste, dans le but d'accueillir des enfants issus de familles vulnérables. Ainsi, les familles dont le salaire ne dépasse pas Rs 6 200 n'ont pas à payer de frais pour cette garderie. «C'était une façon d'aider ces familles avec leurs enfants. D'autres familles dont le salaire dépasse les Rs 6 200 mais qui reste tout de même faible, doivent payer des frais symboliques, mais cela ne justifie pas l'état d'abandon des infrastructures...»

Elle déplore ces lacunes - appuyées par des photos que nous avons pu obtenir. En plus de l'absence de certificat d'incendie, elle explique qu'il n'y a pas de lits dans la garderie. Il y a des berceaux, mais les enfants plus âgés doivent dormir sur des matelas posés directement au sol chaque jour, faute d'espace. De plus, la petite cour ressemble à une jungle, avec une pelouse qui n'a pas été entretenue depuis des lustres.

La raison évoquée est que le ministère de l'Égalité du genre ne possède qu'une tondeuse à gazon pour entretenir toutes les infrastructures relevant de sa responsabilité. «La tondeuse à gazon doit donc être déplacée d'un établissement à l'autre, ce qui prend énormément de temps», confient des responsables du ministère... Selon nos informations, la pelouse de la garderie de Baie-du-Tombeau n'a été tondue que lundi, étant donné que la question était prévue pour le lendemain...

Le jardin d'enfants offre aussi un triste spectacle. Avec une balançoire cassée et quelques autres jeux, comme un toboggan installé sur du macadam, il y a un risque de blessures pour les enfants. «Il aurait été logique de les aménager sur une pelouse», indique-t-elle. Elle mentionne également que les rideaux sont usés et que la peinture des murs est délabrée. Selon des sources bien informées, le bâtiment n'aurait jamais été repeint depuis 2005.

Ce n'est pas tout. La sécurité des enfants est également critiquée par plusieurs personnes, notamment en raison de l'absence de caméras de surveillance et d'un mur entourant le bâtiment qui est trop bas. «Il n'y a aucun contrôle sur les entrées et les sorties. Bien que les caméras ne soient pas obligatoires, elles devraient être présentes pour garantir la sécurité des enfants. Le mur peut être facilement franchi par n'importe qui», expliquent des sources du ministère concerné.

Enfin, Stéphanie Anquetil a également interpellé la ministre Koonjoo-Shah sur le fait que cette garderie, qui est sous la tutelle de son ministère, n'a pas de responsable désigné. La ministre a alors déclaré qu'elle ne détenait pas cette information. Stéphanie Anquetil se demande comment cela est possible, car dans ce genre d'établissement, il devrait y avoir une personne responsable pour prendre les décisions importantes. «Dans le dernier Budget, l'accent a été mis sur la création de public child day care centres, mais je me demande comment cela sera possible lorsque l'on voit que le ministère peine à gérer ne seraitce qu'un seul établissement.»

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