Congo-Kinshasa: Assassinat de Chérubin Okende - Trop de zones d'ombres !

13 Juillet 2023
analyse

Le député national Chérubin Okende, ancien ministre des Transports, Voies de Communications, de Désenclavement et ancien Directeur général de LAC (Lignes Aériennes Congolaises), porté disparu dans l'après-midi du mercredi 12 juillet 2023, après avoir fait déposer un courrier à la

Cour Constitutionnelle - version contestée au niveau de cette juridiction - a été retrouvé mort dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 2 heures du matin, dans sa jeep abandonnée devant un garage situé sur l'avenue des Poids Lourds, en face de la concession de Sep-Congo, dans le périmètre du beach Ngobila. Son corps, criblé de balles, a été conduit hier jeudi dans la matinée à la morgue de l'Hôpital du Cinquantenaire, dans l'attente ses funérailles.

En attendant de dégager toutes les zones d'ombres qui enveloppent encore ce crime odieux, son garde du corps, le nommé Nicolas Kubundu, est présentement aux arrêts et à la disposition de l'auditorat militaire de Gombe. Au-delà des émotions que suscite l'assassinat de

Chérubin Okende, il y a l'impérieuse nécessité, pour l'opinion tant nationale qu'internationale, de connaitre la vérité sur les circonstances exactes de sa mort, ainsi que les identités de ses auteurs et de leurs commanditaires. Car, tant que va persister le flou, les accusations et contre-accusations vont continuer de circuler en désordre, dans tous les sens.

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Garde du corps : un comportement troublant

S'agissant précisément des zones d'ombres, elles appellent plusieurs interrogations. Il y a d'abord le comportement troublant du garde du corps de Chérubin Okende. S'il est réellement établi que ce monsieur serait arrivé avec son « chef » au parking de la Cour Constitutionnelle et serait sorti du véhicule pour aller déposer, à la réception, le courrier du défunt sollicitant le report au vendredi 14 juillet de sa séance de travail avec le magistrat Sylvain Lumu au sujet de sa déclaration de patrimoine, on peut s'interroger sur l'abandon de poste dont s'est rendu coupable le garde du corps.

L'autre interrogation porte sur le fait qu'après avoir constaté l'absence de Chérubin Okende du parking, à leur retour du bureau où ils étaient supposés avoir déposé son courrier, pourquoi n'ont-ils pas alerté la cohorte de policiers, militaires et agents des services spéciaux chargés de la sécurité de la Cour Constitutionnelle, une juridiction hautement sensible et au coeur du débat en cette période préélectorale ? Si cela avait été fait, les services compétents auraient sûrement décrété une battue de grande envergure à travers la ville pour la traque de ses présumés kidnappeurs. Les observateurs aimeraient par ailleurs savoir comment un commando a-t-il pu « enlever » Chérubin Okende sans éveiller l'attention, comme dit plus haut, de tous les agents en civil comme en uniformes chargés de sécuriser le périmètre.

On se demande également pourquoi le chauffeur, qui aurait dû se présenter auprès des enquêteurs en vue de les aider à reconstituer le film du passage de Chérubin Okende dans les installations de la Cour Constitutionnelle a-t-il disparu de la circulation. Pourquoi se cacherait-il ? Que se reprocherait-il ?

On serait aussi curieux de savoir si après le dépôt de la lettre de Chérubin Okende à la Cour Constitutionnelle par son chauffeur ou son garde du corps, il y a eu un « accusé de réception ». Car, à la lumière du démenti de la Cour Constitutionnelle, le doute persiste autour de la présence physique de l'intéressé dans ses locaux.

Le souhait de nombreux Congolaises et Congolais est que la vérité puisse éclater, dans les meilleurs délais, dans l'affaire de l'assassinat de Chérubin Okende, de manière à apaiser la psychose des règlements des comptes politique, vrais ou supposés.

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