Pour paraphraser Lenine (préface de son livre L'Etat et la révolution), "les horreurs et les calamités sans nom de la guerre qui se prolonge rendent la situation des masses intolérable et accroissent leur indignation", toute chose qui offre un terrain favorable aux réformistes de tout poil qui y voient un terreau pour mettre fin à la lutte émancipatrice entreprise depuis octobre 2022 et restaurer l'ordre républicain bourgeois et corrompu, qui, sous couvert de la démocratie a mis l'économie nationale sous coupe réglée, paupérisant les masses populaires.
Face à ce réveil de plus en plus tonitruant de cette vieille classe politique qui a montré ses limites objectives, il convient pour les dirigeants actuels de travailler avec abnégation au développement du mouvement révolutionnaire et de la lutte révolutionnaire, en se tenant loin des sirènes appelant à l'union sacrée face à l'ennemi, union qui nous conduira à terme à l'inertie, à l'impuissance et à l'erreur, si tant est que nombre de chantres de cette union sacrée sont des alliés objectifs de l'impérialisme.
En effet, cette tendance que l'on peut qualifier de centriste se caractérise par le règne de la conception petite-bourgeoise, bourrée de bonnes intentions, de l'opportunisme pupillaire et de la complaisance vis-à-vis du capital monopolistique international, ainsi que leur gestion du pouvoir l'a révélé.
C'est dire qu'elle n'est pas convaincue de la nécessité de la révolution actuelle, ce que le Premier ministre a bien compris, lui qui a affirmé face à la représentation nationale que son but n'était pas de rassembler tout le monde. Que faire en effet avec des hommes de routine, rongés par un légalisme pourri, corrompus par le parlementarisme bourgeois, des fonctionnaires habitués aux sinécures et à un travail de tout repos ?
Historiquement et économiquement dépassés, leur seul rêve est de retrouver leur paradis perdu de prébendiers. Il faut donc poursuivre la lutte avec les éléments "sains" du corps social, en dépit de l'atmosphère de cruauté et de férocité qui est celle de cette guerre impérialiste, appelée à se durcir, car le camp d'en face joue lui aussi sa survie, aidé par des valets relais aux portes de notre pays. Il faudra donc vite définir la méthode avec l'ensemble des composantes du corps social, pour se donner une base large et solide et couper l'herbe sous les pieds des agitateurs de l'ombre.
Le mouvement révolutionnaire burkinabè est donc à une phase cruciale de sa marche, où toutes les compromissions et les faiblesses se paieront cash. Les échecs, la sueur et le sang devront donc le fortifier et fertiliser sa lutte, comme le dit l'hymne de la victoire.