Sénégal: Bon démarrage du Bfem 2023 - La résilience du système éducatif sénégalais soulignée

13 Juillet 2023

L'examen du Brevet de fin d'études moyennes (Bfem) a démarré, hier, mercredi 12 juillet, sur l'étendue du territoire national. À l'entame des épreuves, « rien n'a été signalé ». Ce constat traduit la résilience du système éducatif sénégalais, a déclaré la Directrice de cabinet du Ministre de l'Éducation nationale, Khadidiatou Diallo. Elle effectuait, au nom du Ministre de l'Éducation nationale, la traditionnelle visite de supervision de centres d'examen à Dakar.

Il est 7 heures 40 au Cours Sainte-Marie de Hann. À quelques minutes du démarrage des épreuves du Brevet de fin d'études moyennes (Bfem), les candidats regagnent encore les salles, la plupart accompagnés de leurs parents. Devant la grande porte du collège, les gardiens surveillent les entrées. Tout est calme dans ce grand établissement privé catholique. Quelques membres de la délégation ministérielle sont déjà sur place pour la traditionnelle visite de supervision.

À 8 heures passées de 3 minutes, c'est déjà le début des épreuves dans cet établissement. Les candidats ont reçu l'épreuve de français : la dissertation.

Dans la cour de l'école, plus exactement au jury 1, seuls les surveillants et le président du jury sont encore dehors. Ils s'occupent des derniers détails et distribuent, dans la foulée, des feuilles de brouillon pour les candidats qui n'en ont pas encore.

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Habillé en ensemble tailleur marron, le président du jury revient dans son bureau, feuilles en main. En sueur, en cette période de canicule, il rassure que tout se passe très bien pour le début de l'examen. « Nous avons démarré à l'heure. À 8 heures, tout va bien. Nous n'avons eu aucun problème. Pour l'instant, tous les surveillants sont présents et il y a aussi un correcteur de français qui est déjà là. Nous avons deux surveillants au minimum dans chaque salle. Les candidats composent actuellement en français », renseigne-t-il avant de poursuivre ses activités.

À 8 heures 37 minutes, la délégation ministérielle entre dans l'établissement sans le Ministre de tutelle. Dirigée par la Directrice de cabinet, par ailleurs ancienne Inspectrice d'académie de Dakar, Khadidiatou Diallo, celle-ci sera reçue par un des responsables de l'établissement, Pierre Samba Tine. Ce dernier, après avoir souhaité la bienvenue à la délégation, laisse la place aux présidents de jury pour les mises au point concernant le démarrage des épreuves. « Soyez les bienvenus dans nos locaux et j'espère que tout va bien se passer », dit M. Tine avant de s'éclipser.

Des épreuves bien sécurisées

Trouvé dans son bureau, le président du jury 1, Pape Abdallah Keïta confirme, devant les autorités ministérielles, le bon démarrage des épreuves. « Nous avons un effectif de 189 candidats répartis dans 8 salles. C'est 26 élèves par salle. Tout se déroule bien, Alhamdoulilah », rapporte-t-il. À la question de savoir quel est le nombre de filles dans son jury, il indique : « Pour l'instant, je n'ai pas encore la situation. Mais, je pense que le nombre de filles est beaucoup plus élevé ».

C'est 117 filles et 72 garçons, lance un Monsieur parmi les membres de la délégation. Pour les deux autres jurys qui composent ce centre, le constat est aussi le même. « Rien n'a été signalé. Le Ministère a pris les dispositions nécessaires pour mettre les épreuves en sécurité afin d'éviter toute fuite. Elles sont sécurisées dans des mallettes qui sont envoyées à chaque chef de centre. Ces mallettes sont fermées par deux cadenas qui ont deux codes différents.

Le président du centre détient un code et l'autre est détenu par un des présidents du jury et ensemble, on ouvre les mallettes en présence de tous les présidents de jurys pour sortir l'épreuve qu'on doit administrer », précise le chef de centre des Cours Sainte-Marie de Hann, Cheikh Thiam. Il précise que l'épreuve de dissertation de français, qui a démarré à 8 heures, prend fin à 10 heures.

Les candidats ont une pause de 15 minutes avant d'entamer le reste des épreuves de la matinée : la Dictée et celle de Texte suivi de questions (Tsq). Dans ce centre, il n'y a eu que 3 absents sur les 562 candidats inscrits.

Des surveillants en nombre suffisant

Ayant constaté que tout se déroule sans incident au sein du Cours Sainte-Marie de Hann, la délégation ministérielle s'est rendue, vers 9 h, au lycée public du même coin. L'établissement se trouve à l'autre bout du Parc forestier et zoologique de Hann, vers Capa, sur la route de Yarakh. Ici, c'est le Proviseur, en sa qualité de chef de centre, Djibril Diaw, qui a adressé les mots de bienvenue à la délégation.

Après quelques présentations du personnel d'encadrement, M. Diaw affirme que l'examen se déroule également bien dans son établissement. « Les candidats sont répartis dans deux jurys. Le premier compte environ 212 candidats et le deuxième 210 candidats. Au total, nous avons 422 candidats, dont 251 filles et 171 garçons ; soit un pourcentage de 40,5% de garçons et 59,5% de filles.

Pour chaque jury, il y a 8 salles d'examen qui comptent chacune, 25 candidats. C'est donc un candidat par table et deux surveillants veillent sur eux. Dans certaines salles, nous avons même 3 surveillants. Tout se passe très bien », témoigne Djibril Diaw.

Ici aussi, comme nombre de centres d'examen du pays, les épreuves du Bfem se déroulent au même moment que celles du second tour du Baccalauréat. Cependant, le Proviseur confie que toutes les dispositions ont été prises pour éviter toute confusion.

« Les jurys du Bac et du Bfem sont indépendants. Les jurys du Bac n'occupent que 4 salles pour les épreuves du second tour. Parce qu'on a, au total, 98 élèves qui étaient admissibles. Ils occupent les 4 salles et n'ont rien à voir avec les candidats du Bfem. Aucune perturbation n'a été notée jusqu'ici », note M. Diaw. Il précise que toutes les informations sont disponibles pour indiquer à chaque élève, là où il doit composer. « Il n'y a aucune confusion possible parce que toutes les mesures ont été prises », fait-il savoir.

D'ailleurs, dès l'entrée du centre, des tableaux d'affichage orientent les candidats vers leurs salles d'examen. En plus, il y a le chef de centre qui indique à l'élève, le bâtiment vers lequel il doit se diriger. « On pense que jusqu'à la fin du Bac tout va bien se passer », renchérit M. Diaw.

Le satisfécit de la délégation officielle

Satisfaite du déroulement des épreuves dans les centres visités, la Directrice de cabinet du Ministre de l'Éducation nationale, Khadidiatou Diallo, a salué la résilience du système éducatif sénégalais. Selon elle, celui-ci sait résister aux chocs. « Nous avons un système éducatif résilient. Nous avons vécu beaucoup de problèmes le long de ces années et nous avons vu que le système éducatif s'en est sorti. Il y a eu certes des heurts et tout le monde avait peur et se demandait si l'on allait reporter les examens ou non, mais Alhamdoulilah, tout s'est bien passé », se réjouit Khadidiatou Diallo, par ailleurs ancienne Inspectrice d'académie (IA) de Dakar.

189.361 candidats, dont 109.232 filles (soit 57% de l'effectif) prennent part à cet examen. L'académie de Dakar compte 17.326 candidats, dont 10.134 filles. « On constate qu'il y a plus de filles que de garçons et cela aussi depuis l'année dernière. Tout se passe très bien. Nous avons eu l'écho des autres académies et rien n'a signalé. Même dans les régions Sud, il n'y a pas eu de pluie ce matin », a indiqué la représentante du Ministre de l'Éducation nationale, au terme de cette visite de supervision des centres d'examen à Dakar.

La première épreuve jugée abordable par les candidats

À peine 10 heures passées de quelques minutes, on aperçoit les premiers candidats qui sortent des salles. Sac en main, Bruno Diouf, candidat au lycée de Hann, range ses affaires. Interpellé sur la dissertation (première épreuve) il sort le libellé de son sac et nous le montre.

« Le sujet 1 a été plus facile pour moi parce qu'il est tiré de notre oeuvre au programme, "Une si longue lettre de Mariama Bâ" », dit le jeune garçon, tout souriant. Loin du stress qui hante en général les candidats, les élèves de ce centre affichent la confiance. « Le sujet 1 est plus abordable. On pensait que les épreuves allaient être plus difficiles, mais je n'étais pas stressé. Parce que si l'on apprend, on n'est pas stressé. Je suis confiant », affirme Pape Madior Ndiongue, qui était juste à côté de Bruno.

Devant leur salle d'examen, Ndeye Diop et ses amies viennent aussi d'achever leur première épreuve. Elles ont choisi le sujet 1 qu'elles trouvent plus « facile ». « Pour un début, ça va. Parce que nous avons lu le roman pendant l'année scolaire. Mais, je ne sais pas encore comment seront les autres épreuves. En venant, j'étais trop stressée, mais ça va », soutient cette élève venue du Groupe Scolaire Suñu Keur de Hann.

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