Dakar — L'inspecteur principal des impôts et domaines Alioune Thioune a suggéré jeudi que le Sénégal envisage d"'augmenter" ses taux d'imposition ou "la création de nouveaux impôts" afin d'accroître ses ressources domestiques.
"(...) il faut envisager d'augmenter les taux d'imposition ou la création de nouveaux impôts pour répondre aux besoins de financement", a recommandé Alioune Thioune, à l'atelier régional de partage de connaissance sur la fiscalité, organisé par Oxford Committee for Relief Famine (Oxfam).
M. Thioune estime que dans le contexte de crise occasionnée par la pandémie de Covid 19 et aggravé par le conflit ukrainien, "les États ont l'obligation de poursuivre et de renforcer la mobilisation de ressources domestiques". Le but doit consister à couvrir les charges domestiques et réduire considérablement les inégalités, a-t-il précisé.
Il considère qu'il est plus que jamais urgent de trouver des ressources additionnelles ou "les niches qui permettront l'accroissement des ressources".
"Au demeurant, pour notre administration, on va se tourner résolument vers une taxation plus équitable des multinationales qui, le plus souvent par l'effet des conventions fiscales internationales, arrivent à ne supporter qu'une petite contribution qui ne reflètent point l'étendue de leur activité économique", a dit Alioune Thioune.
Il estime qu"'un point d'honneur" doit être mis sur la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales en améliorant la cohérence des représentations.
Pour étayer ses propos, l'inspecteur principal des impôts et des domaines rappelle que durant la phase 1 du plan d'action prioritaire du Plan Sénégal émergent (Pse) 2014-2018, "les 5 700 milliards acquis sont constitués de plus de 56% de ressources internes".
Dans ce cadre, dit-il, "les administrations fiscales, la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) en particulier ont un rôle de premier plan au regard de notre mission". Il a relevé que sur la période 2014-2018, correspondant à la phase une du Pse, "les recettes fiscales recouvrées par la DGID ont progressé de 38%".
Dans le même temps, dit-il, les recettes sont passées de 938 milliards de francs CFA en 2014 à 1297 milliards de francs CFA en 2018.
Quant aux besoins de financement des projets et des réformes du plan d'action prioritaire 2 du Pse couvrant la période 2019-2023, "il est estimé 14 088 milliards, FCFA dont les 4248 milliards doivent provenir des ressources internes", a précisé M.Thioune.
"On s'aperçoit dès lors de la nécessité pour la DGID, si elle veut suivre la cadence de financement des politiques publiques, d'amorcer une nouvelle phase dans sa stratégie de mobilisation des ressources", a lancé Alioune Thioune.